Il s'agit d'un film d'anticipation présentant un monde en déclin. Après tout, ne plus pouvoir avoir d'enfants va conduire inexorablement le monde à sa perte.


Nous suivons Theo Faron, ancien idéaliste qui endosse un rôle d'anti-héros qui malgré lui va devoir protéger la première femme enceinte depuis dix-huit ans et, par la suite, le premier nouveau né apparu depuis des années.


Ce film ne respire clairement pas la joie de vivre, et c'est bien l'ambiance la plus cohérente possible pour traiter un tel sujet. Cet aspect est conforté par une couleur dominante : le gris. Il symbolise ce monde terne. Que ce soit les bâtiments ou le ciel, il ne semble pas y avoir d'échappatoire. Le monde semble avoir accepté son sort. Néanmoins, cette couleur signifie aussi que ce même monde n'a pas encore basculé dans le noir total.


En effet, bien que nous soyons témoins d'un monde au bord du gouffre, le renouveau qu'incarne le bébé pourrait permettre de parvenir à de meilleurs lendemains. Précisons que ce bébé est clairement assimilable à Jésus Christ, notamment par cette naissance dans une étable mais aussi parce qu'il représente le salut des hommes.


A noter aussi un propos militant du film sur la question de la migration. Ici, les migrants sont parqués dans des camps, voire dans des cages, comme de vulgaires animaux. Le fait que l'humanité soit confrontée à un mal sans précédent n'a pas pour autant calmer les tensions liées à la question de la migration. Au contraire, elles semblent même s'être amplifiées. Le pied de nez magnifique que propose Cuaron à cette situation, c'est que la mère du nouveau né soit elle-même issue de l'immigration.


A noter que la dernière partie du film, tournée en plan séquence est un bijou offert au cinéma. Le fait qu'il n'y ait pas de coupures augmente la tension déjà palpable vu la confrontation armée qui a lieu. La résolution quant à elle peut sembler douce amère mais au final, notre héros n'est qu'un transporteur, témoin et symbole de cet ancien monde qui ne tourne plus rond. Et malgré le fait qu'il ait enfoui son idéalisme, il aura, dans son dernier souffle, permis à l'humanité de préserver une chance de perpétuer comme il l'aurait souhaité jadis.

Carteetbobine
8
Écrit par

Créée

le 28 mai 2021

Critique lue 53 fois

1 j'aime

Carteetbobine

Écrit par

Critique lue 53 fois

1

D'autres avis sur Les Fils de l'homme

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Les Fils de l'homme
drélium
9

Teo

Je suis bien emmerdé. Je me suis imposé la lourde tâche de faire une critique mesurée sur un film considéré, par moi y-compris, comme l'un des tout meilleur film de science-fiction de la décennie. Et...

le 30 août 2013

125 j'aime

33

Les Fils de l'homme
Buddy_Noone
9

La balade de Théo

Novembre 2027. L'humanité agonise, aucune naissance n'a eu lieu depuis 18 ans. Pas l'ombre d'un seul enfant dans le monde. Tandis que le cadet de l'humanité vient d'être assassiné et que le monde...

le 18 juil. 2014

92 j'aime

6

Du même critique

Le Château ambulant
Carteetbobine
9

La beauté intérieure

Le château ambulant est sans conteste mon Ghibli-Miyazaki préféré. J'ai été transporté tout du long pendant mes différents visionnages et, à chaque fois, ça a fait mouche. L'univers fantastique...

le 28 mai 2021

2 j'aime

Cloud Atlas
Carteetbobine
9

Cloud Atlas : c'est pas si mal d'être sympa

Cloud Atlas est un film qui m'a personnellement marqué. Il est le film qui m'a donné l'envie de comprendre, d'analyser, outre le divertissement. Pour ma part, avoir un film réalisé par les soeurs...

le 24 mai 2021

2 j'aime

Sans un bruit
Carteetbobine
7

Sans un brouïe

Ce film joue à fond la carte de son postulat de base et c'est là sa force. Le problème étant que c'est là sa seule véritable force. Et si on n'adhère pas au concept ou que les conditions de...

le 28 mai 2021

1 j'aime