Très bonne surprise que cette adaptation du roman de P.D. James. On pouvait s’attendre à quelque chose de beaucoup trop consensuel, aux angles arrondis et au message incertain, comme c’est assez souvent le cas dans un genre déjà très sous représenté comme l’anticipation. Merci monsieur Cuarón de nous faire mentir avec cette œuvre foisonnante alliant mise en scène nerveuse et rythme haletant qui nous laisse sur les rotules. Grâce à des décors pas forcément tapageurs mais efficaces de par leur souci constant du détail, le tout grandement mis en valeur par la lumière d’Emmanuel Lubezki et la mise en scène ultra réaliste d’Alfonso Cuarón qui colle le plus possible à son héros, Children of Men impressionne par ce qu’on pourrait appeler son authenticité et la crédibilité constante de son univers. On reste par exemple un moment marqué par cette école en ruine car devenue inutile. Le seul véritable reproche qu’on pourrait soulever à l’encontre de ce film, c’est cette vertigineuse plongée dans la violence qu’illustre toute la dernière partie. On se croirait tout droit dans Saving Private Ryan avec un bébé en lieu et place de Matt Damon et Clive Owen dans les tongs de Tom Hanks. Un Clive Owen qui bouffe l’écran et confirme qu’on ne va bientôt plus pouvoir se passer de lui, même si ici il peine à trouver chaussure à son pied. A l’arrivée, on se retrouve avec une solide incursion dans l’anticipation, emmenée par un récit qui va crescendo, transformant progressivement une simple mission en odyssée meurtrière, et tout ça pour assurer la survie d’un nouveau né. Le contraste entre vie et mort fait office de clé de voûte pour le récit, ce qu’illustre bien la scène au milieu des soldats, machines à tuer subjuguées par ce petit bout de vie. A noter aussi des seconds rôles amusants pour Michael Caine et Peter Mullan. C’est pas le film du siècle, mais ce qu’on a fait de mieux en anticipation depuis un bout de temps.

NєσLαιη
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films les plus tristes, ~ Le Top d'Alfonso Cuarón en gravitation, © Les 100 selon Studio CiNé livE et MY DVDTKE Movies

Créée

le 8 mars 2016

Critique lue 297 fois

3 j'aime

1 commentaire

NєσLαιη

Écrit par

Critique lue 297 fois

3
1

D'autres avis sur Les Fils de l'homme

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Les Fils de l'homme
drélium
9

Teo

Je suis bien emmerdé. Je me suis imposé la lourde tâche de faire une critique mesurée sur un film considéré, par moi y-compris, comme l'un des tout meilleur film de science-fiction de la décennie. Et...

le 30 août 2013

125 j'aime

33

Les Fils de l'homme
Buddy_Noone
9

La balade de Théo

Novembre 2027. L'humanité agonise, aucune naissance n'a eu lieu depuis 18 ans. Pas l'ombre d'un seul enfant dans le monde. Tandis que le cadet de l'humanité vient d'être assassiné et que le monde...

le 18 juil. 2014

92 j'aime

6

Du même critique

Un drôle de paroissien
NєσLαιη
10

Un catholique pas catholique ◥

Mon premier long-métrage de Jean-Pierre Mocky et j'ai passé un moment divin. Le personnage de Bourvil, fils d'une famille aristocrate et catholique, vivant dans un appartement vide, sans argent, tout...

le 24 août 2016

6 j'aime

Jackie Brown
NєσLαιη
10

- Puis-je fumer ? - Non tu puis-je pas

Chapeau bas, Mr Tarantino ! "Jackie Brown" prend tout son temps, adapté au biorythme de protagonistes bien cassés par la vie (la plus jeune, Mélanie plane en permanence, ce qui revient au même)...

le 11 août 2015

6 j'aime

Un monde fou, fou, fou, fou
NєσLαιη
10

Une comédie folle, folle, folle, folle ◥

Alors le titre du film colle carrément, je garderais toujours en mémoire la folie qui s'y dégage, c'est du pur burlesque comme on en voit plus. Du début à la fin c'est du délire non-stop, courses...

le 30 août 2016

5 j'aime

5