- Depuis un peu plus de 18 ans, plus aucune femme au monde ne peut enfanter pour cause de stérilité...
Voici le pitch du film d'Alfonso Cuaron sorti en 2006. 2027 - 18 = 2009 "si jeune ma buse", soit 3 ans dans le futur de l'époque de sa sortie. C'est ce qui s'appelle de la science-fiction du lendemain concernant cette idée d'infertilité. Alors pour faire gober une telle révolution à l'échelle de l'humanité au spectateur hyper calé en maths que je suis, t'as intérêt à avoir un scénario béton avec une sacrée bonne explication !
Et je l'ai attendue longtemps cette explication ! Rien. Nada. Franchement ça me dépasse ce genre de trucs. A la limite, si t'as pas une idée convenable pour légitimer ton pitch, bah tu situes ça 50 ou 100 ans plus tard... Mais là, 3 petites années seulement ! Aucune crédibilité. Alors à partir de là, difficile pour moi - qui ai besoin de me projeter - de rentrer corps et âme dans le film. Et ce d'autant plus qu'il ne s'agit pas là du seul flou scénaristique : comment ce régime totalitaire anti-immigré est-il arrivé au pouvoir ? Comment cette seule femme lambda est-elle tombée enceinte (scientifiquement parlant j'entends ^^) ? On n'en saura jamais rien. Ah si, on nous dit que c'est un miracle. Ca finit par faire beaucoup...
Ceci dit, il y a bien évidemment (vu la moyenne SC) de très bonnes choses à mettre au crédit des Fils de l'Homme. La BO - toujours chez papy Jasper - a vraiment tout pour plaire. Je n'ai rien non plus à reprocher aux acteurs, bien au contraire. Et le réalisateur nous gratifie d'un monde post-apocalyptique très convaincant, comme de quelques plans-séquences d'une très grande qualité. Celui du barrage m'avait donné espoir au début ; celui des affrontements dans les décombres m'a réveillé sur la fin. Mais à côté de ça, je n'ai pas bien compris par exemple l'objectif de la scène surréaliste de l'oeuf, ni pourquoi le rasta (et ensuite ses compères) ne tire pas dans les pneus de la bagnole pour l'arrêter - encore une facilité. Et puis les dialogues, je suis désolé, mais ça ne vole pas bien haut non plus : "J'avais oublié que les bébés étaient si petits." On a connu plus inspiré...
Voilà globalement pourquoi je n'ai pas tellement apprécié cette science-fiction floue et maladroite à mon sens. Le scénario des Fils de l'Homme se révélant au final bien trop facile et invraisemblable pour que j'y adhère, malgré les indéniables qualités esthétiques délivrées par Cuaron.