Un western dissonnant...

Une proposition de western que j'ai beaucoup aimé… Le sentiment d'une volonté du réalisateur de totalement désarçonner le spectateur, de ne pas vouloir l'aider à se raccrocher à quoi que ce soit, si ce n'est à la beauté de certaines images…

Le monde décrit y est repoussant. La poussière, la sueur, le comportement des gens, la nature hostile… On est loin de l'image romantique du bon vieux temps du Far West, avec les gentils cowboys qui bivouaquent au clair de lune en chantant des chansons d'amour ^^

Dès la scène d'introduction, on est mis au parfum (et ce n'est pas de la rose ^^). Il n'y aura pas de chevalier blanc, il n'y aura pas de violence stylisée et magnifiée, il n'y aura pas de rythme effréné, ce ne sera donc pas un western d'action. Le rythme sera brinquebalant (toujours pour nous déconcerter ? ^^ ) Ca commence par une fusillade et ça enchaîne sur du bla bla, puis du contemplatif, et on retourne sur du bla bla et ainsi de suite… On ne sait jamais sur quel pied danser. Je trouve que c'est un bon point car là, on n'a pas à se triturer les méninges pour savoir comment ça finit, il y a juste à se laisser porter, pour peu que le destin des personnages principaux nous intéresse. Si ce n'est pas le cas, je suppose qu'on se fera ch... profond devant le film ^^

J'ai apprécié la photographie, l'incarnation des frères Sisters par Joaquin Phoenix et John C. Reilly, le fait de proposer une image de San Francisco telle qu'elle pouvait l'être au milieu du 19e siècle, l'audace d'avoir introduit un peu de sciences (chimie, économie, psychologie et même philosophie ^^ ) dans un western tout en rappelant que l'appât du gain restait au fond un des moteurs principaux de l'Homme.

La fin décevra beaucoup de monde. Moi ça m'a plu ^^