Bon, avouons-le, je ne suis pas un fan absolu de Dario Argento, que l'on veut à tout prix ré-évaluer aujourd'hui, sortir de son enfer du "giallo" transalpin. Cette version (enfin) complète de son classique "Profondo Rosso", impeccablement restaurée, impressionne constamment par son inventivité formelle, qui rappelle en effet les De Palma de la même époque. Pourtant, la coloration outrageusement seventies (l'atroce musique des "Goblins"), le psychédélisme onirique, les libertés prises avec la vraisemblance, et surtout le doublage typique du cinéma Italien viennent régulièrement gâcher le plaisir que l'on peut ressentir devant l'intelligence de la mise en scène. Reconnaissons tout de même que l'on a souvent très peur, et que l'idée de l'image cachée dans le corridor est simplement géniale. [Critique écrite en 2004]