Le filon Marvel au cinéma se développe et se bonifie. Après le succès d’un épique X-Men : Days of Future Past, le dernier-né des Marvel Studios surprend par sa fraîcheur et son humour.

La bande-annonce a tenu toutes ses promesses : Les Gardiens de la Galaxie parvient à se détacher de l’univers redondant des Avengers – dont on commence à se lasser – en se forgeant une personnalité propre. Cadencé par sa bande originale sortie tout droit des 80s, l’adaptation du comics de Dan Abnett et Andy Lanning offre un spectacle grand public agréable, divertissant et générateur de bonne humeur. Ses décors mi-futuristes, mi-rétro contribuent à créer une atmosphère titillant nos souvenirs de jeunesse.

Générateur de nostalgie, Les Gardiens de la Galaxie n’en est pas moins serti de belles punchlines et de second degré. Un parti-pris rafraîchissant de la part de James Gunn, qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de décalage et dont Super, sorti en DTV en 2010, est un petit concentré d’humour noir, bien moins accessible.

Epaulés par Benicio Del Toro, Glenn Close ou encore Michael Rooker (The Walking Dead) qui incarne décidément la crapule au grand cœur mieux que quiconque, les cinq Gardiens constituent un des points forts du film, qui repose en grande partie sur ses personnages.

Un des risques issus de ce choix d’adaptation de la version du comics de 2008 était l’incarnation de Rocket, le raton-laveur parlant. Et pourtant, Bradley Cooper campe ici un de ses meilleurs rôles, inspiré par Les Affranchis, et transforme la bestiole en personnage-clé doté d’un sérieux charisme. A ses côtés, Zoe Saldana et Chris Pratt en paraîtraient presque éclipsés – presque, le duo Star-Lord / Gamora se complétant avec une alchimie palpable. Malgré son verbe légèrement agaçant, l’arbre Groot reste néanmoins un allié touchant, représentant des forces de la nature et symbole d’immortalité du souffle de vie – un sentiment renforcé par son interprète Vin Diesel qui trouve en ce rôle une thérapie de deuil après le décès de Paul Walker. C’est donc Drax qui s’en retrouve légèrement en retrait, et qu’on espère voir prendre de la hauteur dans le prochain opus.

On en vient à être déçu par la fadeur des vilains face à une telle brochette de héros. Qu’il s’agisse de Ronan l’accusateur, Nebula ou Korath, l’ensemble manque réellement de personnalité, et à aucun moment n’a-t-on le sentiment d’un réel danger venant de ces protagonistes. La réelle force d’un méchant charismatique est sa capacité à se faire détester et aimer par les spectateurs (Loki !) ; malheureusement aucune de ces deux émotions n’interviendra dans Les Gardiens de la Galaxie.

Mis à part ce point non négligeable, Les Gardiens de la Galaxie est probablement un des meilleurs Marvel à date, dont on ressort revigoré à grand renfort de Blue Swede, Jackson 5 et Marvin Gaye.
Filmosaure
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus au cinéma en 2014 et Les meilleurs films Marvel

Créée

le 21 août 2014

Critique lue 334 fois

3 j'aime

Filmosaure

Écrit par

Critique lue 334 fois

3

D'autres avis sur Les Gardiens de la galaxie

Les Gardiens de la galaxie
Torpenn
5

Le raton laveur à carreau, l'arbre aux trèfles, le roi des piques et la dame écoeure

Il y a quelque chose d'un peu triste à constater que le plus sympathique des blockbusters de l'été souffre des défauts désormais inévitables dans les grosses productions actuelles et se révèle...

le 29 août 2014

150 j'aime

68

Les Gardiens de la galaxie
Gand-Alf
8

Unusual suspects.

Désormais omniprésent dans l'industrie du divertissement cinématographique, inondant nos écrans de super-héros en tout genre, Marvel Studios semblait incapable de se renouveler, de prendre le moindre...

le 13 août 2014

137 j'aime

10

Les Gardiens de la galaxie
Veather
7

Gamora, par amour du goût

Mes éclaireurs, entre autres, ont tous fait de très bonnes critiques, structurées et analytiques. Je ne vois donc pas le besoin d'en faire autant; ainsi vais-je donner mon avis subjectif en disant...

le 16 août 2014

113 j'aime

57

Du même critique

Boule & Bill
Filmosaure
1

Boule débile

Que ceux qui déclaraient d’emblée, sans même avoir vu le film, que l’on massacrait leur enfance à la scie sauteuse, se rassurent : ils avaient raison. Nous passerons outre le débat sur la médiocrité...

le 1 mars 2013

111 j'aime

51

Only God Forgives
Filmosaure
5

Critique de Only God Forgives par Filmosaure

Comme pour dissiper une confusion existant depuis le succès de Drive auprès du grand public, Nicolas Winding Refn revient avec Only God Forgives, un exercice hautement stylistique qui relève plus du...

le 22 mai 2013

86 j'aime

13

L'Odyssée de Pi
Filmosaure
9

Prière cinématographique

Ang Lee nous a montré au cours d’une filmographie hétérogène qu’il était capable du meilleur comme, si ce n’est du pire, tout au moins du médiocre (oui toi Hulk, je te regarde). L’on tend à retenir...

le 4 déc. 2012

74 j'aime

10