Un cliché dénonciateur

J'ai bien aimé ce film, il se laisse regarder facilement et nous fait ressentir des émotions, du rire, mais je suis mitigé quand à sa qualité profonde.

D'un coté on nous montre au début le lycée Henri 4 avec les élèves qui se font marcher dessus sans rechigner, et de l'autre le lycée de banlieue avec des élèves plus compliqués, plus bruyants et qui réagissent (avec des sentiments quoi...). Du coup d'un côté comme de l'autre on tombe rapidement dans le cliché, qui est probablement un peu réaliste, mais sans nuances et sans juste milieu. Et le changement brutal de Paris à la banlieue ne fait qu'accentuer ce cliché.
Il y a aussi un petit côté utopiste mais qui est propre à chaque film, forcément un film ne retrace pas la réalité globale, mais peut représenter une expérience ponctuelle ou même juste dans ce cas la par exemple, avoir pour objectif de donner un aperçu de ce qui pourrait être fait différemment.

D'un autre côté, le problème soulevé est intéressant et complètement d'actualité. La solution trouvée semble être bonne (encore une fois un peu cliché comme le disent les autres profs, comme quoi le mec de Henri 4 vient en banlieue et arrive à sauver tout le monde - j'exagère volontairement). Et tout cela met bien en avant les failles de l'éducation nationale (qui fait ce qu'elle peut j'entends bien), notamment le recours facile aux conseils de discipline, les profs inexpérimentés dans les classes "difficiles", le proviseur plus intéressé par sa mutation que son élève, etc.
On a aussi tous les schéma de profs, comme on peut voir avec Chloé qui nous dit qu'elle essaie d'être gentille, stricte, ferme, mais que rien ne marche. Et finalement on se rend compte que ce qui marche le mieux c'est de donner confiance aux élèves, les prendre en contrepied quand ils se moquent, et finalement que c'est au prof de réussir à intéresser ses élèves. Par exemple on voit que le professeur est vraiment intéressé, qu'il apprend avec assiduité le nom des ses élèves, qu'il les fait lire en leur parlant de choses qu'il aime, et surtout avec l'expérience des anagrammes pendant laquelle il va leur demander ce qu'ils ressentent pour qu'ils prennent conscience eux même qu'ils sont dans une spirale d'échec dans leur tête. Et je ne peux qu'approuver ces méthodes qui à mon sens sont difficiles, mais qui finissent par prouver que chaque élève est un bon élève et que seuls les profs peuvent être mauvais.