Un tigre de papier
Difficile de ne pas reconnaitre que les premiers films de Kurosawa, tournés pendant la guerre, sont très loin de ses réussites futures, et c'est normal après tout, il fait ses classes, il se...
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le 28 oct. 2012
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On le sait, les débuts cinématographiques d'Akira Kurosawa furent difficiles, car ses trois premiers films ont été réalisés durant la Seconde Guerre Mondiale. Pour Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre , il fut non seulement réalisé à la fin, lors de la capitulation japonaise, mais également censuré et mis dans un tiroir par les autorités américaines, qui ne sortiront le film qu'en 1952, soit 7 ans après sa réalisation !
Ce qui explique la grande simplicité du film, tourné quasi intégralement dans un Studio, avec une toile apparente pour figurer la montagne en arrière-plan, et peu de décors.
L'histoire se passe au XIIe siècle, où le seigneur Yoshitsune, accompagné par six de ses hommes, est poursuivi par les soldats de son frère, Yoritomo, et doivent de ce fait passer une frontière gardée par des soldats félons qui connaissent non seulement l'identité de Yoshitsune, mais la façon dont ils sont déguisés. C'est alors qu'un des hommes de ce dernier, Benkei (le très énervant Denjirō Ōkōchi) lui propose de se grimer en paysan, afin qu'ils passent inaperçus, et donc le seigneur de devoir se rabaisser pour survivre.
D'où la critique en substance du pouvoir qui n'aurait pas plu aux autorités américaines, et qui vaudra au film sa mise au ban.
Sur une histoire très courte (57 minutes !), le film n'a guère le temps de créer une intrigue digne de ce nom, mais il est frappé par ses contingences techniques (ce que je disais plus haut), et aussi dans le casting, où l'appel à la fuite des femmes du studio Toho ont fait qu'il n'y avait aucune personne de le gent féminine prête à tourner à ce moment-là !
Mais il y a quelque chose d'intéressant, ne serait-ce que pour filmer ces scènes dans la forêt, ou pour montrer, déjà, des scènes de groupe, ce que Kurosawa aimera faire avec des samouraïs près de dix ans plus tard... On voit aussi un des fidèles du réalisateur, Takeshi Shimura, dans un second rôle.
Difficile de parler de toute évidence d'un film mineur dans la filmographie monumentale de Kurosawa, ne serait-ce que par ses difficultés, dont au fond elles ne se voient pas tant que ça. Mais c'est une critique intéressante, sous-jacente, sur le pouvoir à l'époque, sujet ô combien audacieux...
Créée
le 21 déc. 2016
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