Kurosawa Vs Shere Khan

Mon Cycle consacré à Mr Kurosawa continue avec Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre, titre le plus long du monde.
Après nous avoir fait découvrir une légende du judo et nous avoir ouvert les porte d'une fabrique Japonaise pleine de butineuses patriotiques. C'est au Folklore Japonais que notre réalisateur fétiche s'attaque pour une toute petite heure.

L'action nous plonge en pleine forêt dans laquelle nous découvrons un groupe d'individus marchant d'un pas déterminé qui accompagnent le célèbre seigneur Yoshitsune et son mythique acolyte Benkei. Nos hommes cherchent à fuir Yoritomo frère du Seigneur, c'est déguisé en moine qu'ils comptent passer un poste de garde rondement bien mené. C'est avec maladresse qu'un porteur trouillard leur révèlera que le déguisement de moine est attendu de pied ferme et qu'il ne passeront pas si facilement. Après un moment de réflexion Benkei décida de maintenir ce gigantesque coup de bluff, à un détail près, faire passer leur Seigneur pour un simple porteur...

Le voilà enfin le premier film du maître que j'apprécie après des débuts laborieux, tout n'est pas pas parfait bien sûr loin de là. Mais on a déjà d'excellents éléments qui laissent entrapercevoir les prémices d'un talent légendaire.
La direction d'acteur est parfaitement maitrisée cette fois ci, mené par un Denjirō Ōkōchi impressionnant dans le rôle de Benkei qui nous offre une magnifique prestation. Sa confrontation face à Susumu Fujita (Sugata Sanshiro ) lancé dans un monologue fascinant m'a bluffé.
Bien qu'utilisée avec maladresse, c'est la première fois que la musique est aussi présente, accompagnant les moments les plus poignants du récit.
Enfin l’élément comique est amené avec des gros sabots par ce porteur très expressif qui surjoue à outrance mais qui étrangement m'a souvent fait sourire.

Un brin Kitsh, plombé par une baisse de rythme sur la fin, ne boudons pas notre plaisir pour autant. En s'attaquant à un mythe Japonais repris maintes et maintes fois, Kuro nous offre sa vision drôle, fraiche et légère. Et après des films d'une lourdeur sans nom comme le Plus Beau, ça fait vraiment du bien.