Les Implacables
7.1
Les Implacables

Film de Raoul Walsh (1955)

Les Implacables (The Tall Men), réalisé en 1955, marque le retour de Raoul Walsh au western, le premier volet d’une trilogie dont Clark Gable sera l’acteur emblématique. Suivront Le Roi et quatre reines (1956) et L’Esclave libre (1957).


Les ingrédients du western
Les frères Allison, deux malfrats notables issus de l’armée confédérée, sont embauchés par un riche homme d’affaire (Robert Ryan) pour convoyer 5000 têtes de bétail du Texas au Montana. Une femme (Jane Russell) rescapée d’un raid sioux et des cow-boys mexicains acquis à la cause de Ben Allison (Clark Gable) sont du voyage. Les amoureux du western auront plaisir à retrouver dans The Tall Men la plupart des éléments constitutifs du genre : saloon bondé et joueurs de poker, bivouacs animés et feux de camp, empoignades viriles et attaques indiennes. De fait, le scénario est signé Clay Fisher, grand romancier de l’Ouest américain souvent adapté au cinéma.


Mise en scène XXL
Bien que le scénario s’annonce a priori très classique, The Tall Men est en réalité un western peu commun. A commencer par une première scène qui donne le ton. Deux cavaliers à la peine dans les montagnes enneigées du Montana aperçoivent au loin un homme pendu à un arbre. Réplique géniale de Clark Gable : « On approche de la civilisation ! » Du Raoul Walsh tout craché. Le cinéaste borgne est ici parfaitement à l’aise avec les grands espaces américains. En témoignent son utilisation immersive du cinémascope et la fluidité avec laquelle il filme la progression du troupeau à travers fleuves, prairies immenses et canyons. Du grand spectacle.


Rupture de ton
La Walsh touch se retrouve aussi dans la direction d’acteurs. En l’occurrence celle d’interprètes en pleine maturité – Clark Gable, Robert Ryan et Jane Russell-, qui se prêtent à un jeu sentimental digne des plus pures comédies romantiques. Avec cette rupture de ton Raoul Walsh continue son travail de hors-piste. La scène de cabotinage où Jane Russell et Clark Gable partagent une bicoque paumée est à ce titre tout à fait atypique. Jane Russell très à l’aise dans un rôle de brune qui ne compte pas pour des prunes et Clark Gable au machisme d’un autre âge dont on ne sait jamais s’il faut le prendre au premier ou au second degré. Étonnant.


8/10


Les éditions Sidonis rééditent ce western atypique dans une version restaurée.


Critique publiée sur le MagduCiné le 27/06/21

Créée

le 3 juil. 2021

Critique lue 515 fois

15 j'aime

6 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 515 fois

15
6

D'autres avis sur Les Implacables

Les Implacables
Theloma
8

The Tall Men

Les Implacables (The Tall Men), réalisé en 1955, marque le retour de Raoul Walsh au western, le premier volet d’une trilogie dont Clark Gable sera l’acteur emblématique. Suivront Le Roi et quatre...

le 3 juil. 2021

15 j'aime

6

Les Implacables
Caine78
9

Critique de Les Implacables par Caine78

Quel bonheur de retrouver ces grands westerns qu'Hollywood savait faire si magistralement, qui plus est lorque c'est l'immense Raoul Walsh derrière la caméra! Et il est peu dire que ces "Implacables"...

le 25 mars 2018

5 j'aime

Les Implacables
Morrinson
5

La piste des géants (ou presque)

Ce film se situe plus du côté des considérations dramatiques de "Band of Angels" (L'Esclave libre), dans lequel figurera Clark Gable 2 ans après, que du magnifique western "The Big Trail" (La Piste...

le 29 juin 2020

2 j'aime

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

107 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17