Ça va faire mal… très mal !

14 ans plus tard, les super-héros du studio d’animation Pixar reviennent sur le grand écran du cinéma. Le monde a son lot de super-héros : dans les studios Marvel nous avons les Avengers, dans les studios DC Comics nous avons la Ligue des Justiciers et depuis que Walt Disney Pictures a racheté Pixar Animation Studios, les Indestructibles font leur come-back dans cette suite délirante.

« Réveillez-vous les filles, on va laisser les hommes sauver l’univers… c’est hors de question » après les exploits de Mr. Indestructible dans son premier film, c’est au tour d’Elastigirl de jouer les Indestructibles. Après avoir mis fin au règne de Syndrome (celui-ci mort), la famille Indestructible essaye tant bien que mal de reprendre leur travail de super-héros. Mais qu’est-ce que ça veut dire exactement « super-héros » ? Quelle est la mesure d’un vrai super-héros ?

La définition même de super-héros, désigne une personne aux pouvoirs incommensurables combattant des menaces contre lesquelles les forces de l’ordre traditionnelles restent impuissantes. Tout ça c’est bien beau ! Alors ça veut dire que dans l’univers fictif, le monde n’a pas besoin d’être protégé quotidiennement puisque nous avons nos super-héros qui veillent sur nous. Autrement dit nous avons un « Superman ». Mais que se passerait-il si un citoyen mourait et que son super-héros n’était pas là pour le protéger ? Les humains contemplaient le ciel et voyaient de l’espoir… C’est une illusion ! Le monde n’a pas besoin de super-héros, il a besoin de croire en autre chose. Pour moi un « super-héros » est une personne qui serait prête à faire tous les sacrifices pour protéger les êtres les plus chers à ses yeux. Il ne s’agit pas d’avoir des pouvoirs et de la force pour être un super-héros, il s’agit d’être à la hauteur et d’avoir du courage.

Bon, la famille de super-héros est donc reconnue hors-la-loi, et le gouvernement insiste de faire profil bas. Mais voilà qu’un homme n’a qu’une idée en tête, faire réapparaitre les super-héros aux yeux du public. Cet homme, Winston Deavor, et un véritable fan du trio : Frozone, Elastigirl et Mr. Indestructible. Pour que le monde puisse faire à nouveau confiance aux supers, Winston propose Elastigirl comme modèle. Un film donc de super-héros féministe, je crois que j’ai déjà vu ça quelque part mais où… Ah oui dans DC Comics : Wonder Woman. Il ne s’agit donc pas qu’une question de force et de stratégie, mais d’une égalité. Les femmes peuvent être aussi (voir meilleures) héroïnes que les hommes. Pendant qu’Elastigirl accepte le travail de super-héros, Mr. Indestructible se retrouve père de famille à devoir supporter les responsabilités. « Un grand pouvoir… et des responsabilités à volonté » - LOL. Qui dit super-héros, dit aussi super pouvoirs. Donc on a des parents supers + des enfants supers = trop de super pouvoirs. Et le dernier enfant de la famille Indestructible dispose de 17 super pouvoirs ! C’est beaucoup trop, même Superman n’a pas autant de pouvoir. Comment un enfant d’environ 1 an peut-il disposer d’autant de pouvoir ? Brad Bird avait déjà réalisé un mini court-métrage Jack-Jack Attack dans lequel on voyait une partie de ces pouvoirs. Pour moi ce n’est pas un super-héros, c’est un J-Ga héros.

On retrouve Edna Mode, mais je me suis senti un peu choqué d’entendre « Tata Edna ». Non seulement Edna n’est plus la créatrice de super costume que l’on a vu dans le premier, « pas de cape », mais elle va développer avec cet enfant un lien de communication parental alors qu’elle n’a jamais connu ce genre de chose. Les pouvoirs de cet enfant la fascinent à tel point qu’elle a pris la peine de faire du Baby-sitting. Toujours aussi marrante mais moins présente que dans le premier. Brad Bird/Edna Mode le genre de lien que tu remarques très peu dans la partie post-générique. Et puis on retrouve en caméo des supers qui sont mort : Gazerbeam.

Quelle est la morale de ce film : les supers sont une menace à l’indépendance de l’humanité. Que s’ils n’avaient jamais existé le monde aurait pu marcher droit. Alors que la morale du premier Indestructible était : n’importe qui peut devenir « super » même le citoyen normal. Entre Syndrome et l’Hypnotiseur, la morale que j’ai le plus apprécié est très clairement celle de l’Hypnotiseur. Je partage à 100% son opinion sur les super-héros. La seule façon de mettre fin aux super-héros c’est de les briser intérieurement.

Un scénario très amusant et original. Les premières minutes du film font exactement penser au court-métrage Jack-Jack Attack, et puis on reprend pile là où les Indestructibles s’était fini. Brad Bird a été capable de faire revenir la famille dans un temps où les films de super-héros sont aux rendez-vous et se bousculent dans tous les sens. En ce qui me concerne, j’ai trouvé ce film très drôle, mais j’ai été un peu déçu sur la création des nouveaux héros dans la mesure où tu as plus l’impression de les avoir déjà vus ailleurs (X-Men, 4 Fantastiques, DC Comics, Marvel). Un ennemi qui a du panache, bien plus que Syndrome et le Démolisseur. Et qui prévoit 6 coups à l’avance comment cela va se passer.

J’ai noté une légère différence de dessin comparé au premier Indestructible, mais ce n’est pas un problème. Vous aurez sans doute remarqué que dans cette suite, ce n’est pas Marc Alfos qui fait le doublage français de Robert Parr/M. Indestructible celui étant mort il y a 6 ans. Du coup, c’est Gérard Lanvin qui prend sa place, ce qui est très regrettable et on ne l’entend pas une seul fois sa fameuse réplique « ça va faire mal ». Et la musique de fin on oublie.

Conclusion, un film très agréable à regarder en famille. Pas non plus le meilleur film réalisé par les Studios Pixar, mais quand même parfait. J’ignore si Brad Bird à l’intention de faire un troisième volet de la famille Indestructible, maintenant qu’ils sont à nouveaux reconnus par la loi. Mais si c’est le cas, j’espère que le prochain sera aussi bien.