Cet immense polar est porté par l'énergie de ces jeunes acteurs mais pas que. Sur un rythme d'enfer, dix ans après Casino, ce film est magistralement mis en scène. Passionnant jeu de masques et de miroirs, Martin Scorsese fait reposer son film sur un suspense à couper le souffle. Remake du thriller hongkongais Infernal Affairs, il accumule la surenchère de retournements et de règlements de comptes. Chacun des deux héros mène une double vie: Leonardo DiCaprio est un infiltré dans la pègre irlandaise, Matt Damon lui travaille dans la police afin d'informer ce même gang. Chacun a donné son âme à un homme: le parrain de la mafia irlandaise interprété par Jack Nicholson. Sur une musique formidable et magnifiquement utilisée, on suit un film au rythme infernal qui ne baisse pas un instant. Le réalisateur maîtrise son casting à la perfection. Nombre de scènes sont surprenantes: l'incroyable scène du plâtre, les accès de violence de Leonardo DiCaprio, la folie de Jack Nicholson ,la double histoire d'amour de Vera Farmiga et ce final d'éxécution sans limite. Le film nous perd un peu au début et c’est une bonne chose. Effectivement, c’est ainsi que les personnages sont . Ils sont perdus entre leurs mensonges et les faux-semblants. Ce thriller survolté commence par une entrée en matière magistrale . Sur un montage savant, esthétique, composé d'images d'archives avec l' inoubliable Gimme Shelter des Rolling Stones, Martin Scorsese se réapproprie Infernal Affairs en y collant les thèmes qui l'obsèdent ( la rédemption, la violence , le pouvoir ...). La frontière qui différencie un gangster d'un policier est parfois extrêmement mince. Il suffit d'un rien pour qu'un homme bascule du « côté obscur ». Martin Scorsese décrit tout ça dans son immense film, datant déjà de 2006.