The Uninvited ne pense l’horreur qu’en matière de sursauts, oublie ainsi de composer une ambiance apte à incarner à l’écran le cauchemar d’un traumatisme. Pas de mise en scène, mais une petite usine à créer du clip comme on débite des morceaux de bois : la photographie oscille entre un amateurisme confondant et une esthétisation stérile de la démarche d’Anna dans sa maison, donnant lieu à des scènes d’un ridicule total qu’habille comme il le peut un Christopher Young inspiré, composant pour l’occasion un thème principal mémorable et des textures sonores anxiogènes. C’est dire que la musique constitue l’unique intérêt de cette production sans âme ni talent, fade remake d’une œuvre sud-coréenne (Deux Sœurs, Kim Jee-woon, 2004) et dont le titre original fait signe vers une autre œuvre importante : The Uninvited, ou La Falaise mystérieuse en version française (Lewis Allen, 1944). Deux références qui restent à l’état de références, pierres attachées au cou d’un film qui coule dès ses premières minutes par ses effets cheap et sa voix off inutile, et dont le retournement de situation qui survient en clausule se devine très tôt, la faute à un soulignement des entrées et sorties d’Alex évacuant tout mystère.