Dans les (deux premiers dans mon cas) films de la saga Moi, moche et méchant, ce qu'on retient généralement, ça n'est pas tellement l'anti-méchant Gru, mais ses assistants, à savoir les Minions, ces petits êtres jaunes, vêtus d'une salopette qui parlent très vite avec une voix aiguë. Universal s'en est rendu compte et, à la manière de Blue Sky pour Scrat dans la saga L'âge de glace, met désormais du Minion à tout va, jusqu'à déjà proposer un spin-off qui leur est consacré.
Ce film-ci revient sur leurs origines, à savoir qu'ils ont toujours été des assistants aux méchants depuis la nuit des temps, aussi bien des dinosaures, que des pharaons, en passant par Dracula et même Napoléon. L'histoire se passe en 1968, et trois d'entre eux vont partir à la recherche de leur nouveau maitre, qui pourrait être une maitresse, Scarlett Overkill.
Le film est parfois amusant, avec ce langage des Minions, dont le réalisateur Pierre Coffin fait toutes les voix, un mélange de français et d'anglais, mais qui reste malgré tout compréhensible, car il faut avouer aussi qu'ils sont tout mignons ©, et que, bien qu'ils soient au service du mal, ils font tellement de bêtises qu'ils en sont attachants. De ça, le film en joue pas mal, avec un gag qui m'a amusé ; celui qui joue avec la fameuse théorie du complot concernant le premier homme sur la Lune, dont on découvre qu'il a été filmé dans un studio !
Après, je pense ne pas être le public cible, à savoir que c'est pour un très jeune public, qui courra acheter des peluches Minions à la sortie de la salle, et ça cartonne, si j'en juge mon entourage. Ce qui est aussi le problème de ce genre d'histoires, à savoir que ça tient sur peu de choses, sur des clichés vus 1000 fois concernant New York et l'Angleterre, et que pas une seule fois, on ne craint pour qui que ce soit, vu que personne n'est mort, ni blessé. Alors, ça reste gentillet, ça s'apprécie sans soucis durant la projection, mais ça montre un tel degré d'infantilisation de la part des Studios envers le public que j'y vois une forme de cynisme dans tout ça.
D'ailleurs, ça me faisait penser aux premiers dessins animés de Don Bluth, Fievel, Brisby, Le petit dinosaure, qui n'hésitaient pas à montrer quelque chose en sous-texte, qui ne prenait pas son public pour des idiots, et là, je cherche encore la moindre prise de risque, d'innovation...