Lâcheté et mensonges
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
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Vivre dans des cités est loin d'être une chose simple, c'est la misère au quotidien pour ses habitants. Côtoyer cette misère sociale est le travail de la B.A.C et pour ces hommes la mission qu'ils ont à remplir n'est pas des plus aisés. Ladj Ly veut par son film décrire le climat dans lequel se trouve plongée une certaine partie de la population française. Le réalisateur veut son film tendu à chaque seconde, seulement il s’avère incapable de créer la moindre tension. Ça gueule, ça court, ça frappe, mais malgré ça le résultat n'est pas là. Tout sent constamment la fabrication, c'est le problème majeur de ce film dont le poids de la caméra n'arrive jamais à se faire oublier. Il faut dire que le réalisateur chercher continuellement à rendre ses plans esthétiques, si la démarche d'avoir une belle photographie paraît bonne et louable, elle est loin de servir le film, c'est tout le contraire même. Elle écrase toutes les intentions de cinéma vérité que voudrait donner au film Ladj Ly. L'autre problème majeur est sa médiocre direction d'acteurs. Les acteurs ne sont pas mauvais dans leur rôle, mais ça ne transpire pas la vérité tout ça. Et pour certains ils récitent leur texte comme des élèves de primaire, ils déclament le texte de façon monocorde, c'est le cas du meneur religieux. Le scénario est trop fabriqué, on nous propose du calme, des conflits, le retour au calme et à nouveau des conflits, c'est l’unique schéma de ce film qui se répète continuellement.
Les fautifs ne sont pas les hommes, mais le système qu'ils subissent, c'est ce que dit le réalisateur avec son histoire. Les flics font ce qu'ils peuvent, et les habitants font également comme ils le peuvent avec ce qu'ils ont. Et comme ils n'ont rien ou pas grand-chose, ils font avec ce qu'ils trouvent et pour certains des plus jeunes avec ce qu'ils volent. Les persécuteurs peuvent devenir les persécuter et vice vers ça. Personne n'est idyllique dans ce monde, ils sont à la fois le venin et le remède, les fautes sont attribuées aux deux côtés dans les misérables. On sent que Ladj Ly s'est dit lors de l'écriture du script que s'il parlait uniquement des vilains policiers qui sont les auteurs de bavures policières sur les jeunes des cités, que cela lui aurait été reproché. Donc afin de balayer tout ça, il montre les deux facettes des quartiers. Seulement si tout le monde est loin d'être sans reproches, le final est trop gros pour être crédible. L’ensemble du film n'est pas très fin, cette histoire de drone est mal ficelé, et les gitans c'est vraiment le sommet du lourdingue. Les personnages sont de gros clichés, mais bon, le comportement de ces gens sont déjà à la base de vraies caricatures dans la vie. Puisque les flics jouent aux cowboys et les ados de quartier jouent aux petites frappes. On n'est pas loin d'une série M6 par instants dans l'amas de clichés qu'il faut absolument caser dans le script. Le résultat est loin d'être la bombe annoncée, le constat de l'état de cette société ne fait rien avancer. Ce que présente Ladj Ly est tiède, son film à l'aspect d'une couille molle qui n'ose attaquer personne. Il répartit la faute un peu sur tout le monde. Ce film est le vrai symptôme d'une époque qui ne veut pas prendre partie.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes L'un des personnages du film lit un livre., Bâiller, passer pour un mec bourré, avoir un fou rire ça n'est pas si simple que ça à jouer. et Cest bien! La preuve c'est marqué sur l'affiche.
Créée
le 6 avr. 2020
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3 commentaires
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