Le titre, Les Misérables, ça me disait quelque chose. Je l’ai lu. Je me souviens pas de tout, quand même pas, mais je me souviens de Cosette, du marquis Del Dongo, de la scène où un barbu cloue une pièce d’or sur un poteau et crie : « Cette pièce d’or, mon frère, c’est celui qui voit une baleine blanche qui l’aura ». Ça ne s’oublie pas des choses pareilles. Mais le film, même si le livre était bien, je l’ai trouvé bien aussi.

A mon avis, pourtant, il ne faut pas tout confondre. La fuite de Carlos Ghosn, c’est pas comme le jour où Carlos a séquestré, en 1975, 11 ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Et la polémique avec Yann Moix, par rapport à la polémique avec Yann Moix, avec Polanski je veux dire, c’est pas pareil. Désolé, mais oui, j’ai pas peur de le dire, c’est différent. « Il faut dire les choses » comme diraient Laurent Wauquiez, ou Manuel Valls, c’est-à-dire les mecs qui connaissent les Choses. Même si, je vous l’accorde, il faudrait savoir ce qu’on entend par « chose »… Plus personne ne définit rien. C’est d’ailleurs le problème, notez-bien, du monde moderne. Mais avec tout ce qu’on voit maintenant, comme on dit, on a le gastro à force. Et vous je sais pas, mais moi, j’ai envie, parfois, d’éteindre le son, de rallumer le son, et d’aller manger un steak dans la voie lactée ; un steak saignant et, en même temps, végan.


En fait, je veux dire que ce film qui raconte la vie dans les quartiers, c’est pas comme un film sur le quartier latin. On doit séparer les quartiers. Comme quand on mange une orange par exemple. On doit – parce qu’on a tous, à part les hommes troncs bien sûr, dix doigts – se souvenir que les quartiers périphériques, c’est plus central que l’île de la Cité, Paris. Et on peut – parce que c’est peu – se souvenir qu’un roman de Gabriel Matzneff, c’est surtout pour les moins de 16 ans d’âge mental. Enfin, il faudrait savoir ce qu’on entend par âge mental, parce que… Je sens que je vous perds.


En fait, je veux tout simplement dire que dans La Haine, le film de Mathieu Kassovitz, c’étaient des cow-boys qui jouaient les Indiens. Et c’est nul ça. C’est beaucoup mieux, comme dans Les Misérables de Ladj Ly, quand les Indiens jouent les Indiens : ils connaissent mieux les tipis, les bisons, les signaux de fumée ; ils ont une plus grande science de la lumière dans la cage d’escalier. Alors c’est bien. CQFD.

Mohammed_Dupondt
6

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le 3 janv. 2020

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