The Muppets est un film étrange, car à qui s'adresse t il exactement? Les gosses? Même s'ils ont ri en salle, le court métrage en début de projection a recueilli plus d'attention. Les anciens gosses/fans des Muppets? L'humour a été adapté à la sauce Apatow grâce au bon élève Jason Siegel; ce n'est pas que les deux soient incompatibles, surtout que Jason s'efforce de restituer la magie du Muppet Show, mais leur association est tout de même originale. Et les fans de Appatow alors? A la condition de n'avoir rien contre les Muppets ça pourrait coller. Il restera sinon quelques aventuriers ouverts capable d'apprécier ce film aux épices méta.


Le coup de génie des scénaristes, c'est d'avoir introduit ce nouveau personnage de Muppet: Walter. Une approche plutôt sympa qui permet également aux auteurs de donner libre cours à leur imagination pour une scène d'intro géniale. Malheureusement, le film souffre d'un mauvais scénario. On dirait que l'intérêt du film était de refaire un show comme à la bonne époque, mais tout ce qui se passe entre l'intro et cette fin (soit 30 minutes intermédiaires) est assez plat. Plat car il ne se passe rien grand chose. Il y a quelques bons gags, mais les Muppets ne sont pas à l'aise hors de leur petit studio-théâtre. Les conflits sont peu impressionnants et les résolutions toutes aussi abracadabrantes, et ce malgré un Chris Cooper en pleine forme! Enfin, passé ce coup de mou, le show must go on, et là, ça décoiffe. Les scénaristes ont su rétablir la touche old school tout en se réappropriant le sujet.


La mise en scène est impeccable. Les chansons ne sont jamais ennuyeuses grâce à des chorégraphies rythmées et laissant beaucoup de place à l'humour. J'ai eu peur un instant qu'ils ne fassent trop de chansons, puisque les deux premières s'enchaînent très vite, mais heureusement, ça n'est pas le cas. Le plus incroyable c'est de réussir à donner vie à de simples marionnettes aujourd'hui malgré les avancées techniques. Ces petites peluches, on veut bien croire qu'il leur arrive plein d'aventures et ce grâce à un bon travail de caméra et... de bons dialogues!


L'humour est très drôle et fonctionne magré des références aussi diverses qu'enrichissantes: ainsi on assiste à des vieux sketches de la troupes (et des nouveaux aussi, mais à la old school), des gags made in Apatow, des gags parodiques digne d'un bon film des Zucker, et enfin un humour méta assez osé (après tout ils ont dû se dire, et le disent d'ailleurs dans le film, personne n'a envie de voir les muppets, alors autant se faire plaisir et claquer le peu de fric qu'on a dans des gags qui les font rire aux au moins ainsi que dans des chorégraphies farfelues). En plus, pour s'aider, le film se compose d'une grosse palette de guest star assez sympas, d'abord les copains/copines de Jason Segel (dommage qu'il n'y ait pas eu une place pour Paul Rudd) ensuite pour les humoristes du moment ou simples vedettes qu'on adore tous (Zach Galifianakis, Alan Arkin, Bill Cobbs, John Krasinski, David Grohl, etc etc.).


Le vrai gros défaut pour moi, hormis le fameux coup de mou dramaturgique, c'est bien Kermit. Kermit la lopette. Qui baisse tout le temps les bras. Que l'on doit toujours convaincre d'avancer, et ce jusqu'au bout. Soulagement quand enfin son personnage évolue.


Les Muppets est un film plutôt étonnant dans son sujet aussi bien que son tritement; parmis tout ce que les producteurs tentent de remettre au goût du jour d'aujourd'hui, les Muppets n'étaient certainement pas en tête d'affiche, à l'heure où les films d'animation numérique font fortune, et c'est donc avec joie que je constate que Segel a réussi à relancer le show. Le film n'est pas parfait mais son final est enchanteur.


Certainement ce film n'aura pas de belles conséquences pour de nouvelles suites et un relancement de l'aventure Muppet Show, mais au moins le cinéma nous aura permis de revivre un moment fort grâce aux auteurs. Le film est audacieux dans le sens où Disney devait bien savoir que le film se planterait (même le scénario le dit) et malgré tout, ils ont donné un peu d'argent (en parallèle à leur grosse/mega prod de l'année John Carter). Il n'y a donc pas de regret à aller voir ce film, pleins de bons sentiments, mais aussi d'une bonne dose d'humour!

Fatpooper
7
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le 6 mars 2012

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Fatpooper

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