Un film d'horreur catastrophe visionnaire qui contient déjà les éléments et personnages qui deviendront indissociable du genre.
Dans "Les Oiseaux" vous trouverez bien des choses, mais entre autre :
Une utilisation du son et surtout du silence intelligente et surprenante de la part d'un réalisateur qui nous avait habitué aux superbes accompagnements musicaux de ses productions.
Des séquences dont les effets spéciaux ont certes vieillis, mais dont l'inventivité de la mise en scène et du montage colle une double claque à nombre de films du même genre qui ont suivi, et qui encore aujourd'hui rendent le film passionnant à suivre.
Un certain second degré qui rappelle que judicieusement utilisé, l'humour ne nuit pas à l'angoisse, bien au contraire.
Une forme de narration aussi simple qu'efficace qui permet une remarquable montée en puissance.
Alors oui, les personnages ne sont pas les plus charismatiques du répertoire Hitchcockien, mais ils suffisent néanmoins pour servir de chaire fraiche à l'apocalypse ornithologique qui déferle sur Bodega Bay. Cependant, Les dialogues caractérisant ces derniers ne sont ni les plus drôles ni les plus fins. S'ils permettent de faire contraster l'insignifiance des protagonistes avec l'ampleur du sort qui les attends, si l'absence totale de musique aidant, ils permettent de créer un rythme, une ambiance, et chez le spectateur, une attente, peut être ont ils malgré tout tendance à trainer un peu en longueur...
Reste un film modèle du genre, véritable leçon de cinéma, qui permet d'observer un travail d'auteur en plein cœur d'une superproduction américaine.