Je pensais que le joyeux bordel de la fameuse auberge (espagnole), c’était le résultat d’une expérience sans suite, juste pour la beauté du geste. Et voilà que Klapisch pond une suite aussi fraîche et délirante que le film principal. Avec les mêmes personnages à peu de choses près, et même beaucoup plus drôle. Le jeu de yoyo entre Paris et Barcelone, est remplacé par le triolisme : Paris-Londres-Moscou. Le film se concentre sur Xavier, sa vie, ses amours, ses galères, et  ce n’est pas plus mal. On se disperse moins, et on sait où on va. Xavier va-t’il enfin trouver la femme idéale ? Balloté entre le rêve et la réalité, il n’a toujours pas écrit le livre qui va le consacrer comme auteur, et il fait des piges pour survivre. Oubliés les rêves d’écrivain avec un grand E.  Il écrit des épisodes de Soap opéra, des histoires à l’eau de Cologne. Sous la caméra de Klapisch c’est eau de rose devient poil à gratter. Drôle. La réussite de cette suite, tient au fait qu’il arrive à garder la verve et « l’innocence » du héros, et des autres  personnages, alors qu’ils ont tous changés. Cinq ans de différence entre les deux films, ça fait beaucoup, et pourtant. 

L’ex de Xav. Martine, écologiste, mondialiste, qui pense bio, mange bio, et révolution, avec un enfant sur les bras, et qui rêve toujours au Prince charmant. La meilleure amie, Isabelle, elle, vit dans un loft et a une réussite exemplaire, elle est journaliste financière, lesbienne libérée. La maman toujours sans mec, décidément, ça va pas fort. Une vraie page des courriers du cœur. Tous tournent autour de Xavier, entre chemin de vie (au second degré), et mésaventures (comiques). Klapisch aime diriger Duris, mais il semble encore plus aimer les actrices. Audrey Tautou et Cécile De France sont rayonnantes, comme toutes les femmes du film. La mère de Xav. vieille baba un peu à l’ouest. De la vendeuse de magasin (Aïssa Maïga), courte apparition, au mannequin vedette qui à un faux air de première dame de France avant la rencontre avec son Nicolas chéri. Une ballerine russe, et j’en passe. Le chassé croisé rend le déroulement jouissif, à défaut de rendre l’histoire intéressante. La femme idéale que Xavier ne trouve pas, se sont toutes les femmes qui lui tournent autour dans le film. Le gag avec la copine gay, qui joue la fiancée, pour amadouer le grand-père, c’est à mourir de rire.


« Qu’en est-ce que tu me présentes ta fiancée, Xavier ? » Pas ces jours-ci, il semble que Xavier ait du mal à s’engager, et qu’il ne l’assume pas.
Légèreté, bonne humeur, dialogues multi langues, voix off qui redouble l’effet comique de ce qui se passe à l’écran, plans illusionnistes. Duris devient danseur de rue, travesti, cavalier, chevalier servant, voire lutteur à mains nues. Un vrai Tintin sans Milou, personnage fantasque, volage, loin d’être l’homme idéal, qui s’évertue à rechercher de la femme idéale. L’intrigue plate passe bien, il n’y a pas de temps mort, et pas d’ambition démesurée. Le but semble tout trouvé. Faire rêver avec ses personnages qui nous avaient tant séduits la première fois. D’autres apparaissent, et font leur entrée en scène, tout aussi pittoresques que les autres.


Le lac des cygnes rencontre une télé novela, pour le plus grand bien d’une comédie aux dents blanches. C’est versatile, ça voyage, de la musique techno, il s’agit de faire vibrer les situations, (jamais graves), et jouir les basses. Et laisser s’exprimer les acteurs. Film bien pop, et propre à boire frais, comme une bière aromatisée. Le titre par contre, c’était vraiment pour le jeu de mot. Les capotes anglaises, pour le moins romantique, comme titre, ça passait aussi. Ça baise pas mal dans le film.

Angie_Eklespri
7
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le 22 août 2016

Critique lue 301 fois

Angie_Eklespri

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