David Cronenberg fait partie des réalisateurs intemporels et culte que nous connaissons. Il est considéré comme un grand metteur en scène et ce film vient confirmer cette idée de manière brillante.
Cronenberg nous propose avec ce film une plongée dans la mafia russe, une des plus connues de l'histoire de la criminalité. Retour sur un film que je devais depuis longtemps et qui fait partie des plus grands films du genre que j'ai pu voir.


Les promesse de l'ombre innove quelque peu en terme de scénario. Souvent dans ce genre de film, on retrouve des histoires de mœurs internes au mafia qui ont une incidence directe sur l'extérieur. Cette fois-ci, c'est l'extérieur qui vient à la rencontre de la mafia à travers un nouveau-né et le courage d'une infirmière qui n'a pas peur d'affronter le danger. Cette petite variation scénaristique apporte de l'importance à un personnage féminin ce que je trouve très important.


Pour continuer, effectivement, ce film ne plaira pas à tout le monde. Jouant sur un rythme extrêmement lent et peu de dialogues, je comprend que certains se soient ennuyer devant ce film. Pourtant, pour les plus adeptes d'entre nous, on retrouve tous les éléments les plus importants pour ce genre de film très complexe à mettre en scène. Les promesse de l'ombre représente un model pour le genre. Très souvent, ce genre de film, outre les grands classiques du genre, se concentre sur le côté violent et sanglant de la mafia oubliant que le plus important, et les grands classiques nous l'ont appris, l'honneur est la maître-mot de la mafia.


Cronenberg se concentre sur deux éléments principaux pour mener à bien son histoire: la recherche de la perfection et la tension. Tout le long du film, on ressent cette tension qui nous prend aux tripes et qui nous fait nous demander quand est-ce que quelque chose de grave va arriver. Il n'y a aucun moment de répit, toutes les scènes, mêmes les plus simples peuvent représenter un échappatoire funeste pour l'ensemble des personnages du film. Autre point très important dans le cinéma de Cronenberg, c'est la perfection. Dans tous ses films, on retrouve cette idée que l'histoire est au service des images. Les images dictent la loi aux personnages et à l'histoire; comme pour montrer que la caméra est le chef du projet. Cela se ressent à plusieurs reprises dans le film notamment par la simplicité visuelle du film: il n'y a pas de surenchère dans le film, sur aucun point, pas trop de sang, pas trop d'insulte, pas de décor fantaisiste, on reste dans la lignée du commun des mortels, c'est histoire peut arriver à n'importe qui et c'est la grand force du film.


Aspect visuel: Par sa simplicité et sa tension, les promesse de l'ombre est un model pour les jeunes réalisateurs en herbe voulant se lancer dans ce genre complexe. NOTE: 910/


Parlons maintenant plus en profondeur du scénario, risque de SPOILER. Des films de mafieux ou de gangster, même s'il y a toujours des différences entre les deux sous-genre du film noir sont nombreux dans le paysage cinématographique moderne. C'est un genre qui passionne les cinéastes. Mais il est très difficile de parvenir à le rendre crédible à l'écran. Mais Cronenberg est un maître du cinéma moderne. Le scénario du film présente comme je le disais, une variation intéressante qui mène le personnage féminin au niveau supérieur. Généralement, ce genre de film place les personnages féminins inférieur aux hommes et ce que j'aime dans ce film c'est que le personnage féminin et autant voir plus fort que les personnages masculins, l'instinct maternel est plus fort que la virilité masculine dans ce film.


En dehors de cela, le personnage principal que je nommerai le chauffeur pour ne rien dévoiler de l'intrigue est probablement le personnage le plus évolué du film. Fascinant et terrifiant à la fois, ce personnage incarne la noirceur de la mafia et le respect de l'ordre établi ainsi que le respect de la féminité.


Scénario et personnages: 8/10
Pour finir, je vais parler du casting du film qui n'est pas forcément spectaculaire comme ça mais qui est redoutable à l'écran. Commençons par Naomi Watts: c'est une actrice que j'aime particulièrement parce qu'elle fait ce qu'elle veut, on ne lui dit pas quoi faire, elle choisi ses rôles en fonction de leur force. Je dois bien avouer que sa performance est époustouflante même si finalement elle n'apparaît pas tant que cela à l'écran mais elle apporte la douceur et la beauté à ce film masculin. Note: 9.5/10


Ensuite, Vincent Cassel: voilà un acteur français exceptionnel même si l'industrie hollywoodienne lui donne toujours des rôles de badguy qu'il joue à la perfection. Cette fois-ci, il joue le personnage de base de ce genre de film, le fils du chef de la mafia qui n'en fait qu'à sa tête. Mais lors de la scène finale, il démontre l'étendu de son talent face aux deux autres têtes d'affiches qui semblent vraiment troubler par son jeu. Note: 8/10


Passons Armin Mueller. Il interprète le rôle du père et chef de la mafia. Son sourire en coin constant inspire la crainte de ses ennemis et inspire le respect des autres comme le personnage de Naomie Watts. Note: 8/10


Finissons en beauté avec la performance inqualifiable de Viggo Mortensen. Il incarne l'homme de main, le chauffeur de la mafia russe avec une sobriété et une classe impressionnante. Il inspire la peur notamment dans la scène culte du film, celle qui se déroule dans le hammam. Tatoué un peu partout, il porte à lui tout seul le film avec son regard capable de passer de la haine à la courtoisie en un quart de secondes. Note: 10/10


Pour conclure, je conseille ce film à tous les amoureux du grand cinéma, il est entré dans mon top 20 des meilleurs films de tous les temps. Avec sa simplicité visuelle et son scénario qui se différencie des autres films du genre, Les Promesses de l'Ombre se classe dans les films parfaits, possédant aucun défaut majeur. Viggo Mortensen est juste incroyable, on est au même niveau que sa performance dans le Seigneur des Anneaux. Violence, douceur, lent, efficace, Les Promesses de l'Ombre est un film à ne pas rater.

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le 13 juil. 2017

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Bastien Rae

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