"Tes parents disent que tu mens tout le temps
- Bah, j'mens, j'mens de temps en temps quoi... Des fois, j'leur dirais des choses qui seraient la vérité, ils me croiraient pas, alors j'préfère dire des mensonges."
Cette réplique contient peut-être en elle toute la finesse du film.
J'ai aussi envie d'en faire une critique très dilettantesque : Je trouve la photographie excellente, les dialogues agréables, et les acteurs à merveille dans leurs personnages. Jean-Pierre Léaud, surtout, porte le film ; j'adore ses intonations, ses cheveux mal coiffés, ses gestes : on voit rarement, au cinéma, des personnages aussi "vrais" - d'une sorte de vérité trompeuse, menteuse, pour reprendre le "mentir vrai" d'Aragon, et qui leur rend une consistance plus palpable, plus réelle.
Et puis je ne suis peut-être pas quelqu'un de pointilleux ; je passe outre les quelques surprises scénaristiques, comme la crédulité de l'instituteur lorsqu'Antoine lui dit que sa mère est morte. Ce n'est pas de l'incohérence, mais il y a des choses qui surprennent, qui étonnent, qui laissent un peu sceptique. Peu importe, c'est de l'ordre du détail. J'acquiesce tout de même volontiers. Truffaut réalise un film des plus honorables.
J'ai souri plus d'une fois. Il y a des scènes géniales ; le final est grandiose.