Les Runaways par polidjin
Joan Jett a eu une vie avant sa reprise tubesque de la chanson 'I Love Rock'n'roll'. Son groupe 'The Runaways', premier groupe de rock féminin, a connu un immense succès au milieu des années 70. Le film retrace, comme tout biopic musical, l'histoire de leur montée vers le succès. Tiré de l'autobiographie de la chanteuse Cherie Currie, adolescente dont le look subversif fut utilisé par leur manager comme l'emblème du groupe, il se déroule de son côté de la scène plutôt que de celui de Jett, pourtant productrice exécutive, et peut-être l'aimant du film. Evoquant les problèmes personnels de Currie, le film suit le chemin qui conduira sa carrière à un finale d'étoile filante.
Dakota Fanning en Currie, et plus encore Kristen Stewart, qui semble idéale pour incarner Joan Jett, se révèlent plutôt crédibles dans leur incarnations des jeunes rockstars. Elles interprètent les différents hits du groupe avec un talent qu'on n'aurait pas forcément attendu et s'offre comme un bonus. Mais leurs personnages, partagés entre leur ambition, leur amour de la musique, et les aléas de la vie d'adolescentes en marge, sont dépassées par un succès plus grand qu'elles.
En découle un tempo assez particulier. Comme vu à travers leurs yeux, le film présente leur période de succès comme un ensemble d'instantanés, vite effacés pour faire place à la chute de Currie. Ce que Floria Sigismundi, clippeuse réalisant ici son premier film, fait passer avant tout, c'est le souffle d'une double époque, à la fois celle où le rock, plus qu'une musique, était toujours un état d'esprit ; et celle de l'adolescence. Cherrie accède à un rêve qu'elle n'osait trop rêver, mais évaporé en un clin d'oeil, il la renvoit d'où elle vient, avec des cicatrices en prime. Reste une voie ouverte à Joan Jett, qui portée par une envie infaillible, connaîtra le succès que l'on sait.
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