Les Saveurs du palais par Cinemaniaque

Si je connaissais le "film carte postale", j'avoue que je n'avais pas encore vu de "film guide Michelin". Au diable le scénario, fini le casting cohérent (Jean d'Ormesson en président ???), et basta les minimums demandés en termes de réalisation : Les saveurs du palais se suffit à la beauté des plats proposés. On n'en connaîtra même pas la recette, sadiques. Curieux sens du film au final : est-ce là la seule apologie que la gastronomie française peut s'offrir ? Au-delà du piètre film publicitaire pour la cuisine du terroir, on ne trouve rien, si ce n'est parfois de l'irritant comme ce montage alterné entre passé et présent, France et Pôle, qui ne sert strictement à rien. La bouffe au cinéma peut tenir un autre rôle que celui de faire valoir, qu'on se le dise et que l'on révise certains classiques pour s'en convaincre. Mais Christian Vincent n'a pas l'étoffe d'un Marco Ferreri, d'un Claude Chabrol ou d'un Juzo Itami, et Les saveurs du palais semblent bien fades comparées aux films de ces derniers. N'en déplaise, je sauve quand même le cynisme et la méchanceté involontaire de ce film, consistant à proposer à son public de vieux (tout est vieux dans le film : les acteurs, la cuisine, la réalisation) une suite de plats à faire exploser le cholestérol des plus endurcis, histoire de les torturer psychologiquement. Mais je ne crois pas que c'était le but...