Ce film ne démarre pas comme bon nombre d'autres films de guerre, directement au cœur du combat, dans la boue et le sang. Ici, il démarre dans une tour d'Ivoire ou plusieurs haut gradés décident du sort de milliers d'hommes avec autant d'aisance que s'ils redemandaient du café.
Il n'y a pourtant rien qui les sépare des soldats acculés dans les tranchées, si ce n'est finalement qu'un statut social. Il suffit donc de monter quelques grades plus haut pour transformer des vies humaines en simple chiffres.
Et c'est en fonctionnant avec ce manque de compassion pour autrui qu'on obtient le sujet de ce film : Une attaque ridiculement impossible, coûteuse en vie humaine, sans réel but stratégique si ce n'est de faire plaisir à un état major bien trop loin de la réalité.
Avec une caméra au plus près du massacre, on assiste à certaines scènes dignes de tableaux, ou l'horreur y est montrée sans artifice et avec un noir et blanc accentuant l'aspect "marée humaine", où les corps se confondent.
Le tout, avec un Kirk Douglas campant à merveille son rôle de colonel soucieux de ses hommes et luttant contre un système martial sans pitié.
L'ensemble est réalisé avec maîtrise jusque dans ses musiques. Elles rythment les scènes, créant un suspens insoutenable tout en apportant pour la scène finale une conclusion touchante et apaisante, comme pour apporter une once d'humanité dans ses derniers instants.