Je vois souvent les mots "épopée", "fresque", utilisés à tort et à travers, mais ils s'appliquent parfaitement, cette fois. Fatch, quel film !..
Deux mouvements dans ce film, qui gagnent progressivement en ampleur : un acte de mise en place de la situation (désespoir des villageois, recherche de ronins*, sélection des guerriers, élaboration d'une stratégie, préparation du terrain), un acte de combat, en plusieurs phases.
Une ode, aussi, à une pensée humaniste : les ronins ne viennent pas pour le renom, mais seulement parce qu'il n'est pas acceptable de dépouiller celui qui n'a presque rien. Ce qui est amusant, c'est que tous font le bien discrètement : le chef annonce la couleur en se déguisant en moine ; le petit jeune file des sous en douce à ceux qui viennent de se faire voler ; le super-rapide devance les besoins des autres, Kikuchiyo (oui, je n'ai retenu qu'un prénom en 3h20, allez-y, jugez-moi) cherche à faire rire, divertir, détendre...
Kikuchiyo, un des plus beaux personnages que j'aie croisés. C'est une explosion permanente de mouvements et d'éructations, parce qu'il a placé sa dignité au meilleur endroit possible.
C'est presque un Feel Good Movie, en fait, grâce à l'amour de son prochain, l'entraide, l'équité distillés dans tout le film, mais toujours subtilement.
Je ne l'ai vu qu'une fois, je sens que c'est un film qui se revoit pour pleinement l'apprécier : il est trop riche.
*mais si, vous savez, là : les ronins, ce sont les samouraïs qui n'ont pas de maître.