"We are half of humanity ! "

Les Suffragettes de Sarah Gavron est film important. Certes oubliable de par bien des aspects mais important car il est des combats qui ne doivent pas être oubliés. Surtout à propos de victoire comme celle-ci qui parait lointaine alors qu'en France, elle a fêté ces 70 printemps l'année passée.

L'on suit donc tout au long du film une femme, Maud Watts, interprétée par Carey Mulligan qui au départ réticente à se mêler au mouvement, décide par la suite de s'y investir corps et âme au point de devenir l'une des membres les plus actives. Cette dernière tient parfaitement son rôle, on ressent l'amplitude de ses sentiments de l'hésitation à la détermination en passant par le doute, la tristesse et la rage d'arriver à ses fins. La suite du casting est correct également avec une Helena Bonham Carter aussi convaincante qu'à son habitude. Un bémol quant à Meryl Streep qui n'est pas aussi présente malgré ce que l'affiche voudrait nous faire croire.

Le plus gros point noir du film est sa réalisation. Le montage est épileptique et confus, le style "caméra embarquée à l'épaule" est utilisé à outrance et donne vraiment une impression de course poursuite incessante. Aucun plan fixe durant plus de 2 secondes n'est là pour contrebalancer ce ressenti et reposer le spectateur.
La seconde maladresse, touchant au fond cette fois ci, est le manichéisme impitoyable dont le film fait preuve. En effet, les hommes pour la très grande majorité sont présentés comme des êtres cruels, sanguinaires et sans cœur. Il va même jusqu'à nous montrer une manifestation tournant au bain de sang avec des policiers rouant de coups des militantes au sol. La réalité est peut être justement retranscrite, cependant un point de vue plus nuancé aurai été appréciable.

Il n'en reste pas moins que Les Suffragettes relate un combat qui force le respect et qui ne doit pas être ni minimisé ni omis, parce qu'à l'époque il fallait avoir des couilles, passez moi l'expression, pour faire ce qu'elles ont réalisées.
Combat qui n'est pas pour autant terminé : comme le générique le précise, il reste des pays où le droit des femmes n'est pas encore chose acquise.

"Never give up the fight !" - Emmeline Pankhurst.