Audiard, il ose tout, c'est à ça qu'on le reconnait.
Les tontons flingueurs jouit d'une réputation qu'il n'est plus à démontrer et qui au fil des années et des décennies a réussi à s'imposer comme un classique qui s'invite encore parfois aux discussions à table. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette réputation n'est pas du tout usurpée.
Les raisons d'un tel succès ? Son casting d'un côté et son dialoguiste, Audiard. Dans le premier cas, peu importe l'acteur, nous avons à faire à quasiment toute la crème du cinéma français. Lino Ventura parfait dans son rôle de Fernand reprenant le business de son ami ou Bernard Blier dans celui qui s'oppose quelque peu à celui-ci avant de se rendre compte qu'il n'est pas vraiment méchant. Mais ne boudons pas notre plaisir sur l'ensemble des seconds rôles, de Francis Blanche en passant par Jean Lefèbvre, Venantino Venantini, etc. Bref, pour moi, c'est un casting absolument impeccable.
En fait, on a vraiment l'impression d'avoir à faire à une bande d'amis qui se sont réunis pour faire une oeuvre où on les laisse faire. Car il faut reconnaître que si Lautner n'est pas un manchot derrière une caméra, ce n'est pas non plus un grand cinéaste. On peut penser qu'il a conscience que la force de son film se retrouvera dans son casting et dans ses dialogues.
Et ces derniers sont véritablement réussis. Chaque réplique ou presque claque comme une pêche en pleine poire. Il y a quelque chose de culte quasiment toutes les cinq minutes. Difficile de ne pas prendre du plaisir face à toute cette recherche dans la qualité des dialogues. Audiard a encore réalisé un travail remarquable à ce sujet.
Bien sûr, on pourra dire que le scénario est faiblard. Mais le but de l'oeuvre n'était certainement pas d'avoir un film ultra-réfléchi ou une grosse histoire dans le déroulement des nouvelles activités de Fernand. On constatera aussi, avec un petit sourire, que même dans les années 60, le réel méchant ou ennemi de cette petite bande reste un Allemand.
En tout cas, quel grand plaisir pour les yeux et les oreilles que cette oeuvre culte.