Je ne sais pas trop quoi penser de ce film, il m'a laissé perplexe.
Sébastien est vraiment quelqu'un d'attachant. C'est un garçon joli, gentil, à l'écoute, avec un humour absurde que j'adore, et des "pouvoirs magiques du quotidien" vraiment charmants. Son côté nonchalant, passif, passéiste et jemenfoutiste, ne m'a absolument pas agacée.
Pourtant, le film est mis en scène pour pousser le spectateur à d'abord envier cet inactif volontaire : il a décroché le gros lot, une coloc dans un bel appartement hausmanien, un contrôleur RSA complice, des amis en or avec qui faire des glissades ou danser sur le parquet ciré, une absence parfaite de culpabilité, et en plus, un goût pour l'ennui joyeux.
Ensuite, le film nous demande d'être en colère : c'est quand même incroyable que ce gamin ne veuille absolument rien faire, c'est pas une vie, il a forcément un problème psychologique et puis en plus il vit aux crochets de la société et rend les gens agressifs (la scène du parc, où Sébastien se fait agresser verbalement parce que ça fait trois jours qu'il vient s'asseoir sur le même banc pour... bouquiner) et il leur fait de la peine (la scène où Charlotte Lebon, en larmes, lui reproche de ne pas avoir essayé de la séduire en mettant tout sur le dos du refus de Sébastien de... travailler. Heu, non, meuf, il avait juste pas envie de toi, et ça tu n'y peux rien).
Enfin, le film le remet dans le droit chemin, il trouve un emploi à la mesure de ses ambitions d'assoupi (j'ai trouvé ce retournement scénaristique digne d'une session d'orientation de troisième, tu aimes dormir ? ben t'as qu'à faire vendeur de matelas hahaha), une petite femme, à laquelle il fait un bel enfant.
Tout ce film est un énorme gachis consensuel, alors qu'on aurait pu en faire une ode punk avec en bande son les Thugs "fier de ne rien faire".
Notons en plus qu'il fait croire qu'on peut parfaitement vivre en coloc dans un appartement haussmanien à Paris en touchant le RSA et rien que pour ça j'ai envie de savater les scénaristes.
Du coup, pas du tout envie de lire le bouquin.