Girls
6.6
Girls

Série HBO (2012)

Critique saison 3 :

Cette saison m'a excessivement plu parce que la thématique centrale, effleurée lors des premières saisons de l'amitié entre les Girls, comment elle s'est construit, comment elle se détruit, etc. a été très bien filmée et écrite. Beaucoup de scènes m'ont touché, négativement et positivement, et je me suis encore une fois beaucoup retrouvée dans la façon dont Hannah manage sa petite bande de copines (très maladroitement, mais avec une candeur bouleversante). L'épisode de la virée à la mer est d'une violence et d'une tension parfaite, avec cette petite note de fin douce-amère... le talent de montrer ce condensé de sentiments en moins de 30mn est une preuve supplémentaire de s'attacher à cette série.

J'ai aussi aimé qu'elle lâche la fin romantique de la saison 2 pour des relations plus réalistes entre les héroïnes et leurs amours. Hannah oscille entre dépendance affective et volonté de mener sa barque sans Adam pour la soutenir (avec succès, et on lui souhaite le meilleur dans l'Ohio !). Shoshanna découvre avec un peu de naïveté qu'il est difficile de concilier une sexualité débridée avec des études sérieuses, mais fait preuve d'un grand sens moral dans sa volonté d'aider Jem à sortir de la drogue, avec l'exubérance qu'on lui connait et qu'on lui pardonne parce que c'est une brave fille. Gros regret d'ailleurs pour le personnage de Jem qui semble faire du surplace depuis 3 saisons et qu'on aimerait voir évoluer, parce que sa disparition n'est pas possible, étant donné l'équilibre (étrange) qu'elle semble apporter à Hannah. Marnie quand à elle se révèle moins détestable qu'auparavant, émouvante dans sa volonté de percer dans le milieu artistique, et capable d'auto critique quant à sa relation avec l'ex de Shoshanna (j'oublie toujours son prénom).

La relation d'Adam et de Hannah s'est étoffée, devient plus profonde, mais aussi plus conflictuelle, car basée sur des problématiques plus individuelles. Leur belle entente fondée sur la communication non violente (je suis la seule à avoir trouvé les scènes de "management de dispute" entre Hannah, Adam et sa soeur très réussies quoiqu'un peu fausses ?), caractéristique des jeunes couples de trentenaires urbains se fissure dès lors que l'un d'entre eux s'implique d'avantage dans sa vie professionnelle que dans la vie amoureuse commune (pathétique tentative d'Hannah pour pimenter leur vie sexuelle, cet épisode m'a laissé sans voix et m'a rendu infiniment triste)... l'heure des choix est venue, et j'ai hâte d'en voir l'issue dans la prochaine saison.

Du coup ma note remonte, hop ! Mille bravos Lena !

Critique saison 2 :

- Malgré sa photographie, ses centres d'intérêts, son vocabulaire et ses looks improbables, Girls n'est définitivement pas une série hipser. Je dirais plutôt que c'est le regard critique, acéré, et parfois cruel d'une femme sur sa génération.
- Je n'en étais pas tout à fait convaincue lors de la saison 1, mais cette fois ci, c'est bon, Girls est une série féministe. Sex positive, je n'en sais encore trop rien, mais deux épisodes dénoncent avec lucidité ces rapports sexuels qui ne seraient pas qualifiés de viol par la plupart des gens, mais qui n'en restent pas moins forcés, ou tout du moins non consentis, alors que dans la plupart des programmes, les comédiens atteignent l'orgasme simultané et se disent je t'aime après.
- On a beaucoup débattu sur les blogs spécialisés (et, aux US dans la presse people) de la nudité quasi omniprésente de Lena Dunham. Etait il necessaire de se montrer aussi souvent à poil ? Quel était son message, quel était l'intérêt pour le déroulement de l'intrigue ?
Pour ma part, je ne suis pas loin de voir ça comme du militantisme : "Je vous impose, à vous, vos a prioris et votre propre dismorphophobie, un corps, une morphologie, des formes, un visage que vous ne voulez pas voir à l'écran, car il ne correspond pas à vos standarts. Je ne prétend pas me sentir bien dans ma peau, mon personnage en est la preuve, mais je voulais simplement vous signaler que j'existe."

Mon petit bémol, pour une série aussi avant gardiste : le traitement très léger et pas du tout objectif des opinions politiques (dans mon petit monde chéri, tout le monde se doit d'être démocrate), de l'homosexualité, et surtout la fin "comédie romantique" pour deux des héroïnes, comme si ces filles ne pouvaient pas s'en sortir sans le soutien d'un mec.

C'est la raison pour laquelle, malgré ma bonne appréciation de cette seconde saison, je retire une étoile à Girls. Oui, je suis sévère, mais Lena Dunham est une bonne élève, et j'exige l'excellence pour la suite.

Critique saison 1 :

En général, j'évite soigneusement les séries qui racontent des histoires de filles, parce que je m'emmerde profondément. Je n'ai jamais jeté un oeil sur Sex and The City, Desperate Housewife, et j'ai jeté l'éponge au bout de 5 épisodes de Gossip Girl, pour ne citer qu'elles.

Deux notables exceptions à la règle : The L Word et Secret Diary of a callgirl.

Girls m'a surprise, tout d'abord par son format court, qui déroute un peu, puisque du coup, on a l'impression d'être au coeur d'une private joke, ou de débouler dans une fête sans vraiment y être invité.

Alors, oui, on échappe pas aux personnages caricaturaux (Marnie, Jessa ou Shoshana) ni aux situations banales (vivre dans une grande ville et trouver l'amour) mais il y a dans cette série un je ne sais quoi de rafraîchissant, un truc indie pop très sympathique, et une fois habituée aux manque de cohérence des dialogues et à la légère obsession des scénaristes pour le sexe insatisfaisant et les MST, on se surprend à regarder avec amitié ses grosses cuisses et son ventre boudiné dans une jupe à fleurs assez voyante, mais qu'on décide de porter ironiquement.

Attention, je n'ai pas dis que Girls était une série hipster. Ca pourrait bien se corser dans une prochaine saison.

On verra. En attendant, c'est plaisant.
LioDeBerjeucue
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Cette héroïne est insupportable, Vivement la prochaine saison ! et Les meilleures séries US

Créée

le 19 juin 2012

Modifiée

le 28 mars 2014

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LioDeBerjeucue

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