James Gray braque sa caméra sur Little Odessa, une petite ville touchée par le chômage, la désolation et une violence aussi froide et taciturne que ses rues. Ce qui captive particulièrement c'est cette platitude apparente qui ne fait que subsister pour permettre à un malaise d'une noirceur indicible de mieux filtrer. A travers sa lumière lugubrement travaillée et sa musique à la religiosité lourde et anxieuse, le film se veut d'une grande force intimiste. Explorant l'âme d'une famille vulnérable, s’asphyxiant sur elle-même, le metteur en scène fait preuve d'une sensibilité douloureuse et remarquable. Tim Roth détient une présence réellement captivante où il alterne déferlements de violence et grands moments d'attention fraternelle face à un Edward Furlong toujours aussi touchant que troublant. L'extrême vision de Little Odessa serait celle d'un monde au bord du chaos où de telles ravages familiaux, sociaux et urbains ne peuvent servir de bénéfices à personne, même à l'agneau à la plus immaculée des neiges. Poignant et saisissant.
Thomas_Edouard
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le 29 avr. 2014

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Thomas Edouard

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