Malataverne

Pour leur deuxième long-métrage, Alexandre Bustillo et Julien Maury retrouvent le cinéma horrifique après le gorissime À l'intérieur mais partent dans une toute autre direction... Autant inspiré par le roman "Malataverne" de Bernard Clavel que par le film culte Suspiria, le tandem présente une histoire intrigante où trois jeunes gens décident de cambrioler une vieille demeure sans se soucier qu'elle y abrite des créatures de la nuit. Le thème vampirique étant rare en France, on jubile devant cette histoire fantastique mêlant secrets enfouis, imagerie bizarre et passages gore.

Malheureusement, Livide n'est pas parfait et de nombreux points noirs viennent ternir ce qui aurait pu être une œuvre bouleversante. En premier lieu, les images filmées sont resplendissantes et on sent un véritable effort de mise en scène de la part des deux réalisateurs. Hélas, la photographie du film, très sombre et peu soignée, empêche le spectateur de profiter de ces images et enfonce par la même occasion le film dans une sorte d'amateurisme bien que l'on excuse le faible budget du projet.

Puis, et c'est là le plus navrant, l'intrigue met trop de temps à démarrer pour au final ne proposer qu'une brève action qui aurait pu largement être travaillée en profondeur. Le début du film n'est pas forcément inutile mais traine en longueur et il faudra attendre presque une heure pour rentrer dans le vif du sujet. Dommage, d'autant plus que les évènements sanglants ne sont pas vraiment au beau fixe et plutôt rapidement évincés à l'écran.

Tatillonnant entre conte macabre et film d'horreur à hémoglobine, Maury et Bustillo n'arrivent jamais à proposer un juste milieu et c'est regrettable tant les bonnes idées fusent sans parvenir à être suffisamment exploitées. On serrera aussi une fois encore les dents devant quelques points restant mystérieux (une habitude chez le duo après le zombie sorti d'on ne sait où dans leur précédent film ?). En espérant voir pour leur prochain méfait quelque chose de plus maitrisé car les deux gaillards ont du talent, c'est indéniable.