Country Road
Alors qu'il avait annoncé vouloir arrêter la réalisation après Ma vie avec Liberace, Steven Soderbergh revient avec Logan Lucky, retrouvant le film de braquage, là où il a déjà brillé par le passé...
le 3 nov. 2017
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J’ai passé un bon moment devant ce film.
L’histoire est bien écrite ; l’écriture du « braquage » illustre très bien une des réussites du film : de l’humour, des trouvailles, un tas de détails qui forment un tout (un peu trop) cohérent, et dont la cohérence apparaît parfois rétrospectivement, donne de l’originalité à l’histoire, qui n’est pas traitée comme elle a déjà été traitée mille fois. Originalité qui s’essouffle passée le braquage, c’est dommage. Un scénario plein comme un œuf, donc, mais ça ne me pose pas de problème.
Les personnages sont marrants et attachants.
Mais ce film est un peu plus qu’un bon produit. Ce qui m’a vraiment étonné, et plu, dans ce film, c’est son calme, que je ne n’attendais pas.
Le film prend le temps de se poser, de ne pas toujours être frivole : il doit beaucoup à Adam Driver, personnage calme devant l’éternel. Il parle lentement, agit lentement, mais toujours avec précision et justement.
D’ailleurs, les personnages considèrent ce calme comme le signe de la débilité des frères Logan. Pourtant, les deux frères dégagent plus de la sérénité que de la débilité. Et puis, le plan est si invraisemblablement intelligent, dans tous ses détails : les Logan sont plutôt supérieurement malins. Sans doute ces personnages sont sans doute déroutés par l’atmosphère inhabituellement calme du film.
Le film prend donc le temps de faire durer des scènes, pour le plaisir du dialogue, ou de la situation, parfois apaisante, parfois loufoque (lorsque les prisonniers exigent les romans du Trône de fer qui ne sont pas encore publiés…).
(mais aussi le temps d’une scène cliché – la petite qui chante la chanson préférée de son papa – mais touchante)
Un film qui respecte l’intelligence du spectateur en ne le prenant pas à la gorge avec de la vitesse, c’est agréable et reposant.
Et puis, c’est un film très macronien : un chômeur qui met tout en œuvre pour s’en sortir et gagner un tas d’argent, en demeurant l’acteur de son désir, et à aucun moment passif, c’est très Macron, non ?
Ou peut-être que non, justement : des losers qui s’associent pour la beauté du geste, où l’argent n’est qu’un prétexte pour se donner l’occasion de transcender le quotidien, ce n’est pas très macronien.
Bon, la morale est convenue, mais reste chouette quand même.
Mais le générique final est super laid. Pourquoi ne pas faire un joli générique, qui ressemble au film, au lieu d’un truc à la Avengers ?
Créée
le 26 oct. 2017
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