Chronique de Lone Ranger : Naissance d'un héros (2013)

réalisateur : Gore Verbinski

genres : western, action, aventure, fantastique

acteurs : Armie Hammer, Johnny Depp, William Fichtner, Helena Bonham Carter

Synopsis

John Reid un ranger est laissé pour mort dans une embuscade tendue par le gang du desperado Butch Cavendish et ayant coûté la vie aux autres membres de son groupe dont son propre frère.

Sauvé par l indien Tonto ayant lui aussi un compte personnel à régler avec Cavendish, ils décident tous deux de s entraider afin de se venger du criminel.

Critique

Un beau flop bien légendaire subi par les studios Disney !!!!

Adaptant un vieux feuilleton des années 1960 en noir et blanc, Gore Verbinski et Jerry Bruckeimer échouent là ou ils avaient réussi avec les 3 premiers PIRATES DES CARAIBES.

C est pourtant pas la volonté qui manquait mais les gens ont pas aimé et c est d ailleurs loin d être ma tasse de thé également même si j irais pas non plus jusqu à hurler au massacre cinématographique.

Pourtant le budget est bien là.

L ambiance western est savamment retranscrite à travers les costumes (cowboys, indiens, rangers….) mais également des décors somptueux comme le désert aride, le chemin de fer principale richesse de l époque , le bordel ou encore le camp des indiens.

On a également un bad guy efficace qu est Butch Cavendish campé par un William Fichtner méconnaissable et qui semble s amuser à cabotiner un psychopathe cinglé ne pensant qu à tuer gratuitement et de manière sadique si possible.

Un personnage qui rappelle les grands méchants des westerns spaghetti de Sergio Leone avec sa tronche balafrée tout comme le reste de son gang composé de crapules sans foi ni loi qu on a pas envi de croiser un soir dans une ruelle déserte.

Mais la sauce ne prend pas.

Gore Verbinski tente de nous faire un pirates des Caraibes à la sauce western mais on entre jamais complètement dedans à contrario de sa trilogie sur Jack Sparrow.

Ba oui c est quasiment le même scénario avec une vengeance (double pour le coup) avec une nana qui se fait prendre en otage par le méchant à un moment donné et qu il faudra sauver et le même genre de duo mal assorti.

D’ailleurs parlons en de ce duo.

Ba il convainc moyennement voir pas du tout mais probablement est ce plus dû aux rôles qu aux deux acteurs qui sont habituellement plutôt bons dans ce qu ils font.

Ainsi Armie Hammer dans le rôle du fameux Lone Ranger du titre (pas si Lone que ça vu qu il a son pote indien avec lui durant une grande majorité du film) hérite d un rôle lisse et plat sans réel consistance pour lequel on éprouve peu d intérêt au final.

De même son refus permanent de tuer (enfin il finit bien par le faire à un moment même si la première fois tient plus du gag qu autre chose) même les pires crapules existantes fait passer le personnage pour un bisounours inapte à vivre dans le monde hostile auquel il est confronté (un comble pour un mec qui porte un colt et se dit soi disant ranger).

Par contraste avec Hammer, on a Johnny Depp grimé en indien dans le role de Tonto qui nous fait du Jack Sparrow bis (en moins excentrique mais c est les mêmes mimiques et la même gestuelle) et donc par conséquent cabotine à outrance pour essayer de faire vivre un temps soit peu son personnage.

Oh bien sur Tonto a un passé tragique plutôt intéressant (plus que son partenaire d ailleurs) ayant contribué à faire de lui un paria auprès de son peuple, mais ça n en reste pas moins un clown surtout là pour faire rire la galerie afin de contraster avec la fadeur de son partenaire ranger.

En gros, c est Jack Sparrow mais en mode indien et sans le charme et le charisme du pirate entré dans la légende depuis déjà bientôt 15 ans.

Quant à Héléna Bonham Carter sans commentaires. Oh c est pas qu elle soit mauvaise dans son rôle de maquerelle/prostituée avec une jambe de bois contenant un shotgun mais son personnage est inutile de chez chez inutile.

C est simple, elle doit pas avoir plus de 5/10 minutes de présence à l écran (et le comble c est qu on l a quand même foutue sur les affiches du film avec le duo pour faire croire qu elle avait un vrai rôle).

Ne parlons pas du 2ème méchant du film fade au possible aux motivations moisies issu d un twist guère grandiose et qui n est là que pour rallonger la durée du film (visiblement Fichtner tout seul ça suffisait pas).

Et considérant l action, c est pas génial non plus.

Oh bien sur ça pète de partout et ça se tire dessus régulièrement mais sur les 2 h 30 du film, elle se fait rare .

On comptera ainsi 2 attaques de train (le tout début et le final), une course poursuite ou notre duo mal assorti doit fuir, une attaque des indiens attaquant le chemin de fer et un mini duel rigolo contre 2 sbires du méchant.

Sans parler qu à un moment (quand Cavendish et son gang sont neutralisés une première fois) on comprend rien vu que l action se passe dans une mine ou il fait noir.

Le reste du temps ça parle beaucoup avec les 2 zigottos (le ranger et l indien) qui s embrouillent majoritairement même si ils sont bien obligés de faire équipe et qu on se doute qu ils finiront par devenir les meilleurs amis du monde à la fin du film.

Et quand c est pas des embrouilles, c est du whathefuck qui à contrario de celui de PDC 3 ne marche pas du tout .

Non parce que on a quand même un Tonto âgé qui fait office de narrateur dans un musée dans lequel il sert de statue (véridique), une histoire d esprit cheval (un cheval blanc tout ce qu il y a de banal) qui ressuscite John Reid (quoique on peut supposer qu il a juste eu de la chance) ou encore des lapins carnivores qui là aussi servent à rien vu qu ils ne seront même pas un obstacle pour Tonto et Reid.

Par ailleurs, le mélange entre les pitreries de Depp et des thèmes plus sérieux (le génocide d indiens, le massacre des rangers…) ne fonctionne pas.

Pour un Fichtner sadique qui prend son pied en bouffant carrément le cœur du frère du héros (on voit rien mais c est fortement sous entendu et confirmé par le Lone Ranger par la suite) après l avoir refroidi , on a Depp qui fait le gugusse avec son corbeau sur la tète et sa patte de canard ou qui cause avec un cheval.

Sans parler des moments piqués ailleurs aussi bien dans PDC (un homme de Cavendish travesti en femme comme dans la malédiction Black Pearl sauf que là c est sans raison particulière) ou d autres films (la scène des scorpions déjà vue dans Le Roi Scorpion notamment).

Bon allez on va être gentil pour changer : « L esprit Cheval « est sympa même si il est pas net selon Tonto.

En gros un bel échec qui a tué toute possibilité d en faire une saga (c était le but à l origine) même si ça se laisse voir au moins une fois.

C est pour ça que Gore Verbinski est revenu à ses premiers amours à savoir l horreur avec A cure for Life (pas encore vu à l heure actuelle toutefois).