Lone Ranger - Naissance d'un héros par cinematraque
" dans Lone Ranger, la violence prend les atours du cannibalisme sous les traits du malfaisant Butch Cavendish (William Fichtner, méconnaissable) et d’une Nature déstabilisée. A l’instar du film Vorace (Antonia Bird, 1999), cette attitude primitive reflète les effets pervers de l’expansionnisme. Telle une maladie, la conquête du territoire pousse les espèces à se manger entre elles pour leur profit ou leur propre survie.
Une métaphore des dérives capitalistes qui, aujourd’hui, fait aussi office de mise en abyme à l’échelle de l’industrie. Propriétaire des studios Pixar, Marvel et Lucas Films, la firme aux grandes oreilles espère coloniser le parc mondial des salles obscures en misant tout sur des budgets pharaoniques. A en croire les fiascos de John Carter et Lone Ranger, cette surenchère financière a fini par dévorer Disney de l’intérieur, comme de l’extérieur. Les Majors concurrentes sont elles aussi prêtes à limer leurs dents à coups de dollars pour monopoliser les écrans. A l’image des Amérindiens dans le film, cette vénalité tue à petit feu la créativité cinématographique et les auteurs indépendants. Une implosion du système déjà prédite par Steven Spielberg et George Lucas le 12 juin dernier, le temps d’une conférence à l’University of South California. "
Par Sebastien Cahn pour Cinematraque
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