Gore Verbinski, réalisateur de la trilogie de Pirates des Caraïbes, a indéniablement une patte qui lui est propre, que ce soit dans le divertissement avec cascades en tout genre, ou plus personnel avec un ton onirique décalé. Rango a su nous persuader d'un grand réalisateur alors Lone Ranger ne pouvait que confirmer la règle. Le truc en plus c'est qu'il n'a pas du tout marché aux Etats-Unis, ce qui n'est pas forcément mauvais pour nous.

Dans la pure tradition du grand divertissement à la Disney, Lone Ranger renoue avec le genre du western, des indiens, des shérifs, une damoiselle en détresse et ce décor de la vallée de la mort toujours aussi charismatique.
Malgré tout j'avais quelques craintes, les 2h30 du film suffisaient-elles à justifier une histoire aussi longue ? Johnny Depp allait-il encore nous sortir Jack Sparrow ? Pour ce dernier il en va de soi qu'à chaque réalisateur, jeu d'acteur approprié. Donc oui le pirate transparaît forcément dans le personnage de l'indien fantasque mais je vous rassure beaucoup moins maniéré, en clair Johnny a tenté de faire dans le modéré.
Le film est long assurément, le scénario pas vraiment sorti des sentiers battus, et pourtant il reste une incroyable épopée qu'on suit.
Les clichés sont de sorti mais les deux héros, un indien et un blondinet niais fonctionnent dans leur duo. Gore n'a pas lésiné sur le budget offrant du pur spectacle sur certaines cascades, tel le déraillement du train ou encore le finale. Ah le finale, magnifique chorégraphie, un enchaînement parfait sur la musique « Guillaume Tell » de Rossini (qui pour une fois n'est pas dénaturé et ça fait plaisir). Autant vous le dire j'ai pris mon pied avec cette scène, ce qui a certainement joué pour beaucoup à la remontée de quelques points et qui s'imprime aussi bien dans notre rétine que dans nos oreilles.
Sur les 2h30, pour ne pas sombrer, au contraire de nombre de mes camarades qui lui ont trouvé beaucoup de longueurs, je me suis accrochée à l'histoire des Etats-Unis. Encore une fois l'histoire de l'Amérique aussi courte fut-elle, a sa période de gloire, de bataille mais aussi d'injustice. Le karma m'a beaucoup plus, le héros reste droit dans ses bottes sur ses valeurs de paix et les méchants finissent par payer quoi qu'il en soit. Le général Custer vient encore bousculer, et la corruption battit un pays quand l'hymne américain est mis à mal. Dans le fond le film raconte l'histoire d'un pays entre ses richesses et ses morts.
Gore Verbinski a voulu faire son Rango, la trame et la galerie de personnages semble la même, mais c'est sans compter sur Disney qui veille au bon grain et à la non décadence du réalisateur. Ce qui lui manque indubitablement à ce Lone Ranger, c'est justement tout le charme de Rango.
LuluCiné
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le 2 sept. 2013

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