Doté d'un budget pharaonique de 250 millions de dollars, la dernière production Jerry Bruckeimer a été un échec public et critique retentissant aux USA. Le film n'a pas fait beaucoup mieux à l'international, remboursant à peine son budget et ce malgré la présence de Johnny Depp et la filiation apparente avec Pirate des Caraïbes.
Pourtant après vision de la péloche, on se demande vraiment ce qui s'est passé dans la tête des spectateurs car à l'instar des Pacific Rim ou même d'Elysium, Lone Ranger était une des meilleures surprises d'un été qui aura (hélas) confirmé la domination des franchises, reboot et autres séquelles parasitées par la nullité ambiante et une crypto-intellectualisation débile (Man of steel, celle là elle est pour toi !). Comme si finalement le bon cinéma ou tout simplement, les vrais bons divertissements n'avaient plus droit de citer face aux bidons de lessive des studios...
Car oui, Lone Ranger est un vrai putain de bon film porté avec amour par un réalisateur et un producteur concernés qui ne prennent les spectateurs pour des imbéciles !
Superbement filmé et photographié, le film enchaîne généreusement les morceaux de bravoure avec efficacité voire avec maestria comme lors du climax final (le meilleur de l'année) qui est une véritable perle d'action et d'humour slapstick que ne renierait pas Tex Avery ! A ce titre, on louera l'abattage des acteurs avec en tête Armie Hammer et Johnny Depp qui a le bon goût de ne pas recycler Jack Sparrow bien aidé en cela par un script bien plus profond qu'il n'y paraît.
En effet, à l'heure où la majorité des Blockbusters se targuent d'être sombres (avec des héros achement torturés parce qu'ils froncent les sourcils et parce qui ont eu une enfance difficile t'as vu ?) pour cacher le vide sidérale de leur intrigue, Lone Ranger surprend réellement par sa violence et la gravité de certaines scènes.
En effet, le film n'hésite jamais à balancer dans la tronche du spectateur certains pans peu glorieux de l'histoire des états-unis dont le massacre des indiens qui n'a pas été abordé aussi crûment sur grand écran depuis un bon moment. On se dit d'ailleurs que c'est cette vision sans concessions qui n'a pas plu au public et à la critique ricaine...
Le film se permets en outre de proposer des personnages réellement travaillés dont un sidekick qui n'est pas juste un bouffon, de donner une véritable portée métaphorique à son récit...bref de d'être intelligent mais ça c'était probablement trop pour le bouffeur de pop-corn lambda !
Au final, Lone Ranger c'est beau, drôle, épique, pas con et à acheter séance tenante en DVD si vous avez envie de prendre votre pied !
Au passage, on louera également le talent du réalisateur Gore Verbinski qui trouve ici sa meilleure illustration... de quoi regretter que son adaptation du jeu vidéo Bioshock ait été sabordée par les studios... Monde de Merde