Après avoir montré son brillant talent d'acteur (n'en déplaise aux détracteurs) dans des longs-métrages voués à être culte tels que "Blue Valentine" ou "Drive", l'acteur Ryan Gosling devient réalisateur et nous signe son premier long-métrage intitulé "Lost River".
Dans une petite ville, proche de Détroit, ravagé par la crise économique, un jeune adolescent va être confronté aux multiples tournants de sa vie avec une malédiction, une histoire d'amour et une brute épaisse .
J'envie le talent de Ryan Gosling. Acteur, musicien, danseur et maintenant réalisateur, il nous montre avec "Lost River" qu'il manie aussi bien son jeu d'acteur que la caméra. Sous des influences majeures tels que Nicolas Winding Refn ou David Lynch, le dorénavant metteur en scène fait voyager le spectateur dans un univers singulier, où l'ésotérisme devient une normalité dans une réalité sociale ravagée par la crise, ainsi qu'un univers où la beauté prend le dessus face à l'horreur, en témoigne la photographie somptueuse de Benoît Debie, émerveillant le spectateur par ses couleurs. Sous une bande-son somptueuse, rappelant le cinéma de Winding Refn avec Glass Candy ou The Chromatics, nous sommes envoûtés par cet OVNI cinématographique où le temps passe extrêmement vite.
Il n'y a aucun défaut à trouver dans ce premier long-métrage. L'histoire est intrigante et touchante, aucun personnage paraît inintéressant et chacun se trouve être magistralement interprétés par les acteurs, que ce soit Christina Hendricks, Matt Smith (que je ne verrais plus jamais comme avant) ou Reda Kateb, bien que celui-ci apparaît peu à l'écran (Serait-cela le seul défaut du film ? Ne pas voir assez Reda Kateb ?), ou la splendide apparition d'Eva Mendes. L'ambiance du film, à la fois très anxiogène mais pleine de douceur, est particulièrement intéressante aussi comme il est aussi ravissant de voir l'attache que Gosling a envers ses personnages.
Gosling signe donc avec "Lost River" une véritable merveille, pleine d'espoir sur ses airs obscurs et qui marque, de manière alléchante et sublime, les débuts d'un réalisateur prometteur.