Le retour manqué de Besson vers la science-fiction

Lucy. Un film qui entrait en résonance avec Le Cinquième Élément dans mon esprit. Besson et de la SF : le retour du duo gagnant qui avait accouché d'un film qui est facilement dans mon top 20 personnel. Mes attentes étaient légitimement hautes, surtout si l'on y ajoute la présence forcément notable de Scarlett Johansonn, plus le fait satisfaisant que ce soit un film made in Europa Corp : donc 100 % européen.
Le "besson-bashing" en France m'a toujours énervé, car ce mec est capable de réalisé de véritables chefs-d’œuvre. Même Adèle Blanc-Sec était franchement bon, et les Minimoys de bons films pour enfants.

Et voilà qu'advient la chute : Lucy n'est ni bon ni mauvais, il est passable, voir même oubliable. Les haters de Besson ont du savourer qu'il apporte autant d'eau à leur moulin : que du visuel, une course-poursuite dans Paris qui fait légèrement pensé à Taxi (qu'il n'a que produit, rappelons-le), et surtout, et c'est là le point noir : terriblement ambitieux, voire à la limite du prétentieux (en témoigne la phrase qui clôture le film), sans avoir de quoi l'assumer.
Des deux manières de traité l'histoire qui se profilaient, à savoir le traitement très sérieux et grandiose (à la Inception), ou le fun qui ne se prend pas au sérieux (à la Cinquième élément), Besson a choisi de ne pas choisir. Résultat, le film en apparence à l'air très rigoureux et très documenté, alors qu'en fait le postulat de base est faux (mais ça à la limite on s'en fiche) et surtout il ne va pas au fond des choses : y incrusté des images "documentaires" de la vie animale et du cosmos ne dupe personne.

A cumuler les casquettes, Lucy n'en trouve aucune qui la transcende : c'est un film d'action sans moments épiques, un film de SF sans profondeur, un thriller sans suspens, et un blockbuster qui peine à divertir, ce qui est un comble pour Besson.
A la manière d'un Transcendance, sans toutefois être mauvais à ce point, Lucy échoue à briller alors que Luc Besson avait toutes les cartes en main pour un retour canon vers la science-fiction.