Lucy
4.7
Lucy

Film de Luc Besson (2014)

"C'est un malentendu". Sans blaaaaague.

Au début du film, il aurait été bon de mettre la mention « Attention, votre cerveau ne vous servira à rien pour regarder ce film. Merci de votre compréhension. » car à la fin on a mal à la tête pour pas grand-chose.


Il y a des trucs jolis. Il y a des questions (plus ou moins pertinentes). Et autour de ça, un gros gros bordel.


Le postulat sur l'utilisation des capacités cognitives est bancal. Mais bon, pourquoi pas, même l'idée la plus WTF peut donner quelque chose de génial si l'idée en question est utilisée correctement. Pour cela, il faut que le spectateur puisse y croire. Or là, je suis désolée, mais on n'y croit pas une seule seconde. Je suis une tanche en biologie, mais je crois qu'à ce petit jeu, je suis moins une buse que Besson. Et encore, c'est pas le seul problème du film...


Déjà, dès le départ il prend son spectateur pour un débile profond avec ses séquences animalières incrustées pour souligner que ATTENTION IL SE PASSE UN TRUC. Oui, merci, on le voit. Quand le personnage de Morgan Freeman parle de la reproduction, ce n'était pas la peine de nous mettre des bestioles en train de s'accoupler, on a tous fini au moins une fois devant un documentaire sur France 5 ou sur Arte, donc on sait à quoi ça ressemble. Si c'était pour élever le niveau intellectuel du film, il aurait été plus judicieux de travailler ton scénario, cher Luc.


Car entre les postulats débiles, les confusions (l'inné, l'acquis…) et les séquences pas crédibles une seule seconde (La séquence où Lucy se trimballe dans l'hôpital, arme au poing, sans que PERSONNE ne donne l'alerte, ni ne se mette à paniquer alors que tout le monde peut la voir...) c'est le festival du n'importe quoi. Lucy ressent tout, mais quand on lui extirpe son sachet du ventre, elle a aussi mal que lorsqu'elle a mal digéré un truc. Lucy tire sur tout ce qui bouge, même sur des mecs qui n'ont rien demandé à personne. Elle utilise peut-être plus son cerveau que tout le monde, mais visiblement elle a un problème de discernement. On va mettre ça sur le compte du bouleversement psychologique, hein.


Mais surtout, elle butte pratiquement tous les sbires de M.Jang, mais quand elle a l'occasion de descendre ce gros con (qui ne sert pratiquement à rien, qui est juste un gros vilain méchant qui tire aussi dans le tas, décidément !) … elle lui inflige un traitement presque bisounours. Forcément, si elle le tuait, elle ne pourrait pas être poursuivie après, ce ne serait pas drôle. Et puis M. Jang en vie, c'est une bonne occasion de nous balancer du canardage gratuit, des fois que ça aurait manqué un peu. Je fais également l'impasse sur la séquence « Taxi ». Lucy n'a jamais pris un cours de conduite mais elle devient une pro juste parce qu'elle utilise tout son cerveau. Ok.


L'autre problème étant aussi, à mes yeux, les relations hasardeuses que fait Luc Besson entre la biologie et la technique. Qu'on m'explique comment on peut pirater tous les éléments électroniques juste parce qu'on utilise un peu plus son cerveau ? Que les sens soient plus développés, certes, mais bidouiller les ordinateurs, les réseaux sans fil… Sans compter la fin pitoyable où...


Lucy devient le savoir, représentée notamment par une clé USB. D'accord.


En fait, il y a tellement de couilles dans le potage qu'est ce film, que je vais carrément m'arrêter de citer tous les éléments stupides et agaçants (j'ai surtout autre chose à faire.). Point positif qui fait digérer le potage : l'interprétation de Scarlett Johansson. Ce n'est pas non plus extraordinaire, mais c'est assez correct pour être appréciable tant le reste est pourri.


Quant aux questions biologiques, ou philosophiques comme celles sur le temps qui passe… Ben on va laisser tomber parce que visiblement Luc Besson s'en cogne aussi.

Limeae
3
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le 26 déc. 2015

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Limeae

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