Une heure et quarante minutes avec Norma Jeane et ses névroses

My Week With Marilyn est incontestablement un film pour les fans, ou pour les personnes qui voient en Marilyn plus qu'une blonde plantureuse affichée sur les parures de lit ou qu'une idole pour préadolescentes qui publient sur facebook des phrases qu'elle n'a jamais prononcées.

Aux premiers abords ce film semble assez étrange, une sorte de téléfilm de la BBC avec comme personnage principal la plus célèbre des actrices américaines. Il est cependant remarquable car il réussit à éviter en partie les clichés concernant Marilyn et la présente comme un être humain et pas seulement une déesse du grand écran. Michelle Williams réussit à la rendre très attachante malgré ses caprices à répétition et ses insécurités. Non, Michelle n'est assez belle pour jouer Marilyn, mais qui le serait ? Et même si elle ne possède pas un quart du sex appeal de cette dernière, ce qui rend les numéros musicaux assez mauvais (ils m'ont d'ailleurs rappelé Renée Zellweger dans Chicago, ce n'est vraiment pas un compliment), les scènes où elle interprète une Marilyn plus vulnérable sont totalement convaincantes. De plus, les scènes du film Le Prince et la danseuse reproduites à l'identique sont troublantes de réalisme, Michelle Williams y resplendit, et tout comme Marilyn, elle nous apparait magique, presque intemporelle. Kenneth Branagh est tout aussi magnifique en Laurence Olivier, et Judy Dench est fantastique. Ma seule déception est Julia Ormond en Vivien Leigh qui n'a ni le charisme ni la beauté pour interpréter celle qui fut Scarlett O'Hara (mais là encore qui pourrait l'être ?). Et je suis plutôt partagée quant à l'interprétation d'Eddie Redmayne, bien que très charmant, il ne rend pas vraiment son personnage passionnant, et par conséquent l'histoire non plus.

Pourtant les dialogues, parfois cruels sur la vieillesse, les conflits entre générations, illustrés par les disputes constantes entre Sir Olivier, acteur shakespearien, et Paula Strasberg, coach de la Méthode, la dépression, l'amour, dans le "cirque" qu'est le monde du cinéma sauvent le film en rendant cet univers profondément humain et vrai.

Je n'ai pas été totalement convaincue par l'histoire, certes plaisante, mais assez improbable de Colin Clark . Mais peu importe, Hollywood n'a que faire du réalisme, ce qu'il veut c'est la vérité, et c'est ce que Marilyn, l'actrice, s'est toujours efforcée de donner au public.
lucilesk
7
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le 6 mai 2014

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L Skoda

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