"It's not porn, it's HBO"

Présenté à Cannes au printemps dernier, l'ultime film du réalisateur Steven Soderbergh, à qui l'on doit "Contagion", "Ocean's Eleven" ou encore "Solaris", est sorti sur nos écrans en Septembre dernier. L'ayant raté lors de sa sortie nationale, je peux remercier le ciné d'art-et-essai proche de chez moi, qui l'a passé ce week-end. Donc, plus d'un mois après sa sortie, je m'installe enfin dans mon siège pour voir comment va se terminer la carrière de Soderbergh.

Il termine donc sa carrière avec un biopic, produit par la chaîne HBO (oui, parce que les producteurs américains ont refusés de sortir le film au cinéma car jugé trop "gay" (belle mentalité les gars) ), sur le pianiste Liberace. Fin, le film s'intéresse plus principalement, à la vie de Scott Thorson, amant pendant quelques années, du pianiste. Pour ceux qui ne connaissent pas Liberace (dont moi au début), il était un peu l'Elvis du piano, au milieu du 20ème siècle. Réputé pour son extravagance et cachant son homosexualité après du public, il est devenu une légende auprès des américains. Le réalisateur s'intéresse donc à la liaison qu'il a eu avec Scott, interprété par Matt Damon.

Est-ce que le film est bon ? Oui, certainement. Soderbergh nous livre un biopic qui joue sur le style assez "chic" du réalisateur, tout en le sublimant grâce à l'univers des "strass et paillettes" de Las Vegas, puis grâce à un jeu de lumière magnifique qui sublime les personnages. Notamment, sur la fin du film. Ensuite, si le film est à voir, c'est pour les brillantes interprétations des deux acteurs principaux, à savoir Michael Douglas et Matt Damon. Douglas est sublime dans le rôle de ce pianiste un peu "mégalo" mais tendre, puis Matt Damon est bon dans le rôle de cet amant tourmenté. Ce qui nous amène au point suivant : Le scénario. Ce qui est intéressant dans ce film, c'est qu'il y a une sorte de boucle concernant la relation entre Liberace et Scott, quand on voit ce qui arrive au début à l'un des personnages du film et qu'il arrive la même chose au personnage de Damon, c'est assez troublant de voir cela et ça nous permet d'en apprendre un peu plus sur la personnalité du pianiste, même si, et heureseument, le réalisateur ne le diabolise pas. Ensuite, et pour finir, le film est beau et bouleversant, sachant que tout est vrai dans ce film, on ne peut être qu'ému par le final, magnifique, porté par un Michael Douglas, sublime ! Néanmoins, le film a un problème, c'est qu'il est assez long et on s'ennuie à quelques moments, cela est peut-être due au style "Soderbergh", que j'apprécie pourtant. Puis la réalisation est toujours la même, et ne se rénouvèle que très peu, c'est qui est assez répétitive et lassant.

Donc, malgrè cette longueur, Soderbergh conclu sa carrière avec un très beau film, élégant et porté par les brillants acteurs Matt Damon et Michael Douglas.