Le Magic Mike du piano

Ca y est. C’est fini. Au revoir Steven Soderbergh. Le meilleur réalisateur post seventies tire définitivement sa révérence (ça y est, c’est la bonne cette fois. Enfin, jusqu’à la prochaine).

Son dernier film est donc un téléfilm HBO, un biopic sur Liberace, sobrement intitulé Behind the Candelabra. Au lieu de faire un biopic bêta comme on n’en voit heureusement plus trop à Hollywood de nos jours, Behind the Candelabra se concentre sur l’histoire d’amour entre Scott Thorson et Liberace, tous deux interprétés par les acteurs les plus improbables possibles : Matt Damon et Michael Douglas. Rarement une histoire d’amour aura été aussi bien traitée au cinéma. Jamais Steven Soderbergh ne tombe dans l’écueil de la tolérance. Ce qui l’intéresse, c’est la relation faite de manipulations et de sincérité entre les deux personnages. Tour à tour drôle, touchante et désespérante, magnifiée par une mise en scène d’une sobriété qui caractérise l’œuvre de Soderbergh depuis une petite dizaine d’années. Malheureusement, le film est clairement trop long et sa deuxième heure a trop peu de matière scénaristique pour être aussi passionnante que la première. Le reste du casting est au diapason, surtout Scott Bakula et Rob Lowe, hilarant en chirurgien esthétique refait de partout. Il vole toutes ses scènes.

En plus d’être mis en musique de manière remarquable par Marvin Hamlisch, Behind the Candelabra se termine dans une séquence de rêve, à l’image du film : éblouissante. C’est très probablement la dernière fois que l’on verra Steven Soderbergh au cinéma et partir là-dessus, c’est bien.