Le spectateur est accueilli dans Mad love in New York par une bande originale abstraite empruntant à la musique électronique et par un générique dont le terme n’interviendra qu’au bout de seize minutes ! Ces deux éléments sont symptomatiques d’un film au propos ténu et inutilement étiré. Benny et Josh Safdie disposaient d’une matière pouvant faire l’objet d’un moyen-métrage. Les deux frères ont opté pour le format long-métrage à grand renfort d’une musique expérimentale rarement appropriée. Soulignons au passage le travail de postsynchronisation qui vient utilement superposer musique et dialogues. Ici, le but visé est atteint : devant l’indigence de dialogues improvisés, la « solution » passait effectivement par rendre certains d’entre eux inaudibles sous des partitions expérimentales toujours hors contexte. Les faits relatés ont beau être présentés comme vécus par les protagonistes, acteurs non professionnels, rien ne surnage de ces bas-fonds filmés sur le vif. Quelques effets de mise en scène pour faire « underground » achèvent d’écrouler cette production marginale, précaire et au réalisme vermoulu.

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le 5 avr. 2018

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