30 ans après le dernier épisode de la saga (Mad Max : Au delà du dôme du tonnerre, 1985), le héros le plus badass du grand écran revient dans un quatrième opus encore plus furieux. Durant ce laps de temps, Mel Gibson, qui incarnait initialement le sieur Rockatansky, a eu le temps de vieillir. Il fallait donc lui trouver un remplaçant crédible, à même d’incarner la rage de l’ex-policier en quête de rédemption après l’assassinat de sa femme par un gang de motards.


George Miller a trouvé en Tom Hardy le successeur adéquat. Il faut dire que le bougre n’a pas pris n’importe quel gus, Hardy ayant prouvé tous ses talents pour faire ressortir la folie et la rage d’un homme notamment en interprétant le prisonnier le plus connu de Grande-Bretagne dans le biopic du réalisateur Nicolas Winding Refn (Bronson, 2008).


S’il incarne à merveille le personnage de Max, Tom Hardy ne semble pourtant pas le protagoniste principal de ce road-movie poussiérieux. En effet, capturé par l’armée du tyrannique Immortan Joe, Max se retrouve ligotté au capot d’un bolide lancé à la poursuite de l’impératrice Furiosa, ancienne bras droit du leader charismatique s’étant enfui à bord d’un camion citerne avec les épouses du chef de guerre. C’est dans une course poursuite menée tambours battant que les deux personnages se rencontrent et vont poursuivre leur aventure rédemptrice.


En ce sens, Max n’occupe pas seul l’écran et est même eclipsé par une Furiosa plus rageuse que lui. Charlize Theron, cheveux rasés et mutilée pour l’occasion, incarne le renouveau de la saga. Leader de la révolte, elle prend le volant et repousse chaque assaut des sbires d’Immortan Joe. De fait, Max est davantage là pour la seconder et l’aider et non l’inverse. Il partage donc clairement l’écran. La rédemption du héros charismatique n’est donc pas solitaire mais partagée. Mais ça fonctionne très bien car le duo est talentueux.


Pour donner la réplique à ces « gentils méchants », il fallait un bad guy dans le camp adverse qui tienne la route. C’est Hugh Keays-Byrne, Toacutter dans Mad Max, qui tient le rôle du tyran masqué. Par conséquent, le casting est remarquable. La réalisation l’est tout autant.


Dans Mad Max – Fury Road, George Miller réussit à rendre intéressante une course-poursuite de 2h. Pour parvenir à ce tour de force, Miller use d’effets visuelles percutants et collorés pour accrocher l’oeil du spectateur. Il en est ainsi des plans de la plaine désertique dans laquelle la course-poursuite se déroule, avec ce contraste entre le sable ocre et le ciel bleu azure. Face à ce tableau idyllique, l’atmosphère poussièreuse générée par les affrontements motorisés rappelle l’hostilité des lieux et appuie l’univers post-apocalyptique. De même, les phases d’action survitaminée permettent d’admirer les détails qui fourmillent en particulier sur les bolides surarmés mais également sur les guerriers composant le convoi sanguinaire.


Enfin, le rythme frénétique de cette course à la mort est assuré par des sonorités métalleuses qui collent à merveille avec la personnalité des ennemis et l’ambiance global du film.


En définitive, d’une intrigue simpliste basée sur la vengeance, George Miller déploie à nouveau tout son talent dans cet énième Mad Max. En renouvelant son casting, on aurait pu craindre que la saga soit dénaturée mais, au contraire, elle en ressort renforcée.

Strykost
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le 6 sept. 2015

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Strykost

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