Mad Max le retour 30 ans après. Le retour réussi d'un monument de la pop culture que tout le monde connait sans l'avoir forcément vu.


Miller réussit à faire revenir son univers poisseux et purulent tout en se gardant d'utiliser la CGI à tort et à travers, quitte à dynamiser ses scènes d'actions par un procédé tombé en désuétude : l'image passée en accéléré. On pourrait reprocher au film de n'être qu'une grande course-poursuite, alors que c'est justement sa force : il se cantonne à l'essentiel. On ressent bien le sentiment d'urgence et le danger qui ressort de cette poursuite.
Les acteurs sont géniaux, mention spéciale à Charlize Theron bien entendu mais aussi a Nicolas Hoult complètement siphonné. Et si Max ne parle pas beaucoup et peut sembler absent, on peut le voir justement comme une plongée encore supérieure dans sa folie et sa solitude, où la parole ne lui vient même plus naturellement. Il parlera d'ailleurs de plus en plus pendant le film, comme si le retour à une vie sociale lui permettait de retrouver son humanité.
On peut saluer le travail sur le visuel mais également sur l'évolution du langage et la religion que développe Immortan Joe : Un syncrétisme de différentes religions guérrières sur fond de champ lexical automobile, le chrome représentant la divinité ou la perfection, logique dans un monde où la rouille est omniprésente. Les hommes, eux, sont des carburants et des pièces comme les autres.
L'univers développé est plus proche du second volet, souvent le préféré des fans, mais n'est pas un remake de celui-ci comme certains l'ont pensé. Il s'agit d'une suite du 3 bien que cela ne soit pas clair. On peut penser que les hallucinations de Max soient celles des enfants du 3 plutôt que de son propre enfant.
Et c'est plus ou moins là que le film présente son plus gros défaut, déjà présent dans le 2 et le 3 : Le monde évolue trop vite. Le recast de l'acteur n'aidant pas, on ne sait combien de temps s'est écoulé depuis la fin du monde mais cela devient bizarre quand on sait que Furiosa est née dans un monde déjà dévasté alors qu'elle a plus ou moins le même âge que Max qui pourtant était adulte avant la fin du monde. C'est le même problème pour les personnes âgées qui se souviennent à peine du monde d'avant.


Il faut se consoler en prenant en compte que Mad Max ne se veut de toute manière pas réaliste et ressemble plus à une vision du Purgatoire plutôt qu'un véritable futur hypothétique et que le temps n'a donc pas de réelle emprise, au sens également d'un comics ou d'un mythe.

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le 28 mai 2015

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Loïc François

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