Ca s'en va et ça revient...

Je vais être assez bref.
J'avais de vagues souvenirs décousus des vieux Mad Max. Des souvenirs aussi désagréables que pénibles. On m'avait dit que si je n'avais pas aimé avant, il y avait peu de chance pour que j'aime celui-ci. C'était vrai mais devant l'avalanche de critiques positives sur ce film, je me sens obligé d'ouvrir ma grande de gueule de grand con.

Pendant le visionnage me sont revenus des brides de souvenirs lointains et ils étaient similaires à mon ressenti global : un grand rien pour beaucoup de bruit.

J'ai trouvé l'intrigue abyssale de pauvreté et l'ambiance caricaturale à l’excès mais le plus grand reproche vient du grand portnawak de la mise en place de « l'intrigue ». A la façon de Resident Evil : Retribution (et comparer un film a Resident Evil, c'est pas glorieux, croyez-moi) rien n'est mis en place. Pas d'histoire, de lieu, de pourquoi, de comment… rien. De rapides images nous laissent entendre qu'une guerre nucléaire à eu lieu et c'est au spectateur d'imaginer le reste.
Certains crieront au génie moi à la fainéantise. Pas de scénario ? Imaginez-le à notre place !
Bon, me crachez pas dessus tout de suite, je sais qu'on vient pas voir ce genre de film pour le scénario mais accordez-moi quand même qu'ils auraient pu être un peu plus éloquent sur le pourquoi de cette situation. Non ? Bon…

D'habitude, les anachronismes ne me gênent pas mais comme les phases de dialogues se comptent sur les doigts des mains d'une manchot, on prend toutes les informations qu'on nous donne et on les distille, on les analyse à fond. On a le temps en plus car le film n'est qu'un gigantesque carambolage permanent. Donc, à un moment, une vieille explique qu'elle a connu le temps où tout le monde mangeait à sa faim. Ce qui laisse supposer qu'elle parle d'avant la bombe, la guerre ou le truc que vous avez imaginé qu'il s'est passé. C'est donc relativement récent. Cela suggère qu'en quelques décennies, le monde est passé de la Fiat Multiplat au dragster de la mort. On va me répondre que c'est un monde imaginaire et bla bla mais on en sait rien, rien n'est expliqué à aucun moment. Et puis quand on pense que Jésus Christ bosse sur sa religion depuis 2000 ans sans réel succès planétaire, alors qu'en quelques années, des divinités sont apparues de nulle part au milieu de ce monde désertique… pfff. Donc ça me fait chier. Ils auraient pu se creuser deux minutes.

J'ai trouvé la profondeur des personnages nanardesques au possible. Un coup on se tape sur la gueule, 5 minutes après on est les meilleurs potes du monde. Un peu court tout de même, mais bon, on va pas s’embarrasser avec des personnages complexes, on perdrait 90 % des spectateurs en route. Donc chacun retourne sa veste un peu quand ça arrange le film, entre deux cascades arrosées de sans plomb, ça passe. Pour couronner le tout, j'ai trouvé l'acteur qui joue Max charismatique comme un paquet de Pringles pas frais, il m'a fait penser à Chris Pratt dans jurassic World, le bôgoss standard sans saveur (et comparer un film à Jurassic World, c'est pas glorieux, croyez-moi). Ceci dit, c'est assez difficile de juger un acteur sur des phases de dialogues si peu nombreuses. Je me demande toujours comment c'est passé le casting :

-Bon asseyez-vous, ne dites rien et imitez une mouche morte.
-…
-Vous êtes l'homme de la situation ! Signez ici.

J'espère juste qu'il était pas payé au dialogue.
De son côté Charlize Theron est plutôt cool mais y'a pas non plus de quoi se taper le cul par terre tant ce monde poussiéreux est sans saveur.

Mais je crois que le pompon, c'est quand le groupe décide de faire demi-tour après avoir rencontré les mamies du désert et de se jeter chez les méchants qui jouent de la guitare sur leurs camions (le seul truc un peu décalé et rigolo du film). Tout ça pour ça !!!! Ils ont échappé à la mort de façon invraisemblable (c'est Holliwood les mecs, on lésine pas sur le kérosène pour tout faire péter) et ils font demi-tour !!! C'est tout ce que les scénaristes ont réussi à pondre ???? Sérieux !!!! Je voudrais que ce film ait un trou du cul pour pouvoir mettre mon doigt dedans, merde !!! On s'est tapé tout ça pour rien ????!!!!! J'étais pas là pour le scénar, mais quand même !!! On est donc dans l'absurde le plus total car si nos héros avaient décidé de se débarrasser du méchant autrement (puisqu'à partir du moment où il meurt, son peuple est libre) il n'y aurait tout simplement pas eu de poursuites ! On a donc choisi de faire des poursuites dans le désert et on a greffé un scénario dessus. Moi qui pensait qu'au cinéma on racontait des histoires. Suis-je naïf parfois.

Je dois cependant reconnaître que les scènes d'actions (toutes les scènes donc) sont bien foutues mais trop c'est trop. J'ai le sentiment que ce film c'est 5% d'histoire, 95 % d'action (et je suis large sur les 5%). Même dans Armageddon y'a plus d'intrigues ! (et comparer un film à Armageddon, c'est pas glorieux non plus). Le vrai problème de ce Mad Max c'est que si on lui enlève ces scènes d'action, il ne lui reste pas plus de 15 minutes générique compris. Perso, ça ne me suffit pas, même dans un film d'action où la pose du cerveau est de rigueur.

Pour finir, le côté féministe revendiqué par beaucoup m'a bien fait marrer. Il faut vraiment être gavé à mort de films Holliwoodiens pour penser que Mad Max est féministe sous prétexte que la nénette conduit un gros camion oubliant par la même que sans Mad Max l'héroïne ne s'en serait pas sortie, que sans Mad Max le peuple ne serait pas libre, que sans Mad Max elle n'existerait même pas.
Ceci dit, le film se serait appelé Mad Furiosa, ça aurait mieux collé tant le Max est transparent.

Bref, décidément je ne comprends toujours pas le succès de certains films par rapport à d'autres...

Me jetez pas trop la pierre, je supporte pas ce genre de blockbuster. J'aime pas le tuning, ni les dragster et encore moins les méchants à la Musclor. Les grosses scènes d'action qui ne feront jouir que les personnes ayant gardé l'enthousiasme d'un garçonnet, c'est pas mon trip.
Sinon ça se regarde, j'ai tenu jusqu'au bout, ce qui pour moi est une prouesse mais j'ai vite effacé le machin du disk dur et croyez-moi, on ne m'y reprendra plus.
Pour conclure, je ne citerais que ma chère et tendre épouse qui, me regardant de ses grands yeux magnifiques et charmeurs, au moment du générique de fin, lâcha:
-La vache! Comment c'était naze !!!
Ma critique résumée en cinq lettres. Elle est forte quand même.