Le sujet de Mademoiselle Paradis semblait aller de soi : les rapports entre le très controversé Docteur Messmer et l'une de ses patientes, la prodige Maria Theresia von Paradis, pianiste et aveugle depuis l'âge de 3 ans. Un thème traité sans conviction par la réalisatrice Barbara Albert bien plus intéressée par le petit monde de l'aristocratie viennoise, prompte à encenser autant qu'à critiquer. Un marigot dans lequel la figure de Maria Theresia surnage, personnage fragile et fort à la fois, dont le retour à la vue, provisoire, s'accompagne de la perte d'une partie de son talent. Le film traite plusieurs thèmes de manière concomitante, sans vraiment les approfondir (la relation avec la jeune camériste), avec une approche souvent voyeuriste qui semble insister sur la laideur, qu'elle soit physique (y compris celle de son héroïne) ou morale. La mise en scène de Barbara Albert est pesante, sans fluidité, ne ménageant que peu de liaisons entre chaque scène. Quant à Franz Messmer, le film ne semble pas avoir de point de vue sur sa personnalité, génie ou charlatan ?, sauf pour montrer son avidité de notoriété et de reconnaissance par l'impératrice. Mademoiselle Paradis met mal à l'aise, décidément une constante dans le cinéma autrichien, de Haneke à Hader, en passant par Seidl, mais Barbara Albert, de la même façon que dans Les vivants, son précédent film, a du mal à transcender des sujets bien lourds.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 7 avr. 2018

Critique lue 529 fois

2 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 529 fois

2

D'autres avis sur Mademoiselle Paradis

Mademoiselle Paradis
270345
2

Sur la fenêtre d'une maison une étiquette : "vends piano". Les voisins : "tant mieux"

C'est incroyable le nombre de génériques de films qui sont atteints par la maladie incurable d'une fanfare de violons ou violoncelles. La musique mérite mieux que des tam-tams à cordes ! Je ne sais...

le 18 avr. 2022

3 j'aime

Mademoiselle Paradis
Jean-Mariage
6

Un peu "académique" dans sa forme.

Le film semble assez fidèle à la réalité historique : en 1777, Mesmer, médecin célèbre et controversé, soigna Maria Theresia von Paradis, jeune pianiste virtuose de 18 ans, aveugle depuis l’âge de 4...

le 13 mai 2020

2 j'aime

Mademoiselle Paradis
Cinephile-doux
5

Retour à la vue

Le sujet de Mademoiselle Paradis semblait aller de soi : les rapports entre le très controversé Docteur Messmer et l'une de ses patientes, la prodige Maria Theresia von Paradis, pianiste et aveugle...

le 7 avr. 2018

2 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13