L'humain que donc je suis
Film intimiste qui va un petit peu partout mais ne s'engage vraiment nulle part, porteur d'un message prenant à contrepied celui de 500 jours ensemble de Marc Webb, Main dans la main, troisième production cinématographique auto-inspirée de Valérie Donzelli nous présente la possibilité de la providence amoureuse et de l'alchimie parfaite, mais à la différence du premier film cité, il ne va pas très loin dans l'analyse proposée. Le scénario, s'il parvient assez péniblement à faire tenir le film 1h25, est effectivement faible et on en reste à des scènes qui se succèdent plus ou moins drôles, plus ou moins touchantes, plus ou moins belles...sans jamais l'être totalement car le tout reste finalement assez plat et ne laissera pas un souvenir impérissable. Joachim Fox (Jérémie ElkaÏm), sympatique skateur provincal qui vit chez sa soeur Véro (Valérie Donzelli) rencontre de façon parfaitement contingente Hélène Marshall (Valérie Lemercier) professeur de danse consciencieuse et bien sous tout rapport dans un établissement prestigieux et ayant pour meilleure amie une certaine Constance De La porte. Ils se voient et ils ne peuvent s'empêcher de se suivre à la trace, il leur est impossible physiquement parlant de se détacher, et même s'il est évoqué par eux comme un "charme" la manière dont il est traité dans le film est davantage allégorique que surnaturelle. Parfois le film fait penser à une performance d'art contemporain amateur (les rapprochements physiques des deux protagonistes). Ensuite la danse-passion de Valérie Donzelli- occupe une large partie du film et encore une fois elle s'en sert "plus ou moins" pour exprimer une forme de poésie présente dans cette rencontre et une forme de phénoménologie amoureuse, mais cela reste trop flou et hasardeux pour vraiment nous transcender.
L'ensemble souffre donc d'un manque de maturité et d'achèvement quant le scénario aurait gagné à être plus travaillé et approfondi. Sur les traces de Camille redouble pour ce qui concerne l'immersion du paranormal dans le quotidien des plus banal mais qui fonctionne largement moins bien que ce dernier car plus fainéant à tout point de vue.