Une famille mafieuse, bénéficiant du programme de protection des témoins du FBI, s'installe en Normandie.
Le film n'a pas bonne réputation, en grande partie parce que son réalisateur a perdu de son aura à force de produire des histoires de putes et d'Audi. Mais comme le faisait justement remarquer Durandal dans une de ses dernières vidéos, Europa Corp, c'est aussi les réalisations des Tommy Lee Jones - entre autre - et c'est justement grâce à du Taken que Luc Besson peut se payer ses petits plaisirs cinématographiques.

Ce qui me faisait quand même peur avec Malavita, c'est que je trouve ses films moins intéressants depuis Jeanne d'Arc. A la rigueur, Adèle Blanc-Sec était gentiment régressif, mais je n'ai vraiment pas accroché à ses Minimoys.
Sauf que le problème de Malavita, ce n'est pas le réalisateur, qui se fait plutôt discret (même si je n'adhère pas à l'aspect jaunâtre de la photographie). Clairement, nous sentons qu'il a pris le projet en cours de route uniquement pour, justement, se faire un petit plaisir en tournant avec Robert De Niro. Et le vrai problème, c'est peut-être ce syndrome De Niro : un acteur qui a si parfaitement incarné les figures mafieuses pendant des années qu'il a fini par virer dans la franche parodie. Une comédie avec un mafieux joué par Robert De Niro, cela sent tellement la caricature de ce qu'est devenue sa carrière que cela ressemblerait presque à une vaste blague. Malheureusement, c'est très sérieux.

Étonnamment, l'acteur nous épargne ses mimiques les plus outrancières, et l'ensemble du casting est juste, avec une Michelle Pfeiffer explosive (littéralement). Le scénario joue énormément sur les clichés, mais il y a pas mal de bonnes idées, comme la façon dont le fils prend le contrôle de son école. Par contre, voir autant de péquenots parler Anglais, je n'y crois pas une seule seconde... Je veux dire, je ne suis pas l'exemple du siècle, mais la plupart parlent mieux Anglais que moi. Et je vis en Angleterre !

Dans l'ensemble, j'ai trouvé Malavita meilleur que ce à quoi je m'attendais. Les sautes d'humeur de De Niro sont impressionnantes sans être outrancières, c'est assez drôle, j'ai passé un moment agréable. Sauf que ce n'est ni un grand De Niro, ni un grand Besson malgré quelques scènes joliment travaillées, plus une distraction qu'autre chose.

Un gros bémol, toutefois : diffuser un film de Martin Scorcese (producteur de Malavita) avec De Niro dans le rôle titre, c'est le genre d'humour méta qui ma parait beaucoup trop lourd et forcé.
Ninesisters
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le 7 août 2014

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Ninesisters

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