Sans détester son cinéma pour autant, je n'attend, comme c'est le cas pour beaucoup de monde, absolument rien du cinéma de Luc Besson depuis au moins "Le cinquième élément". Au point que "Malavita", malgré son casting sympathique (Robert DeNiro, Tommy Lee Jones et Michelle Pfeiffer dans le même film, quand même !), ne me faisait pas franchement envie, d'autant que le roman initial de Tonino Benacquista ne m'avais pas marqué plus que ça.

Co-production entre la France et les USA, "Malavita" a dans un premier temps le mérite d'être fidèle au roman, du moins dans son déroulement, sa construction variant sensiblement car très littéraire à la base. Le problème, c'est que le scénario de Luc Besson et Michael Caleo ne corrige pas les défauts de l'oeuvre de Benacquista, et aurait tendance au contraire à les accentuer.

Le traitement inégal des personnages déjà perceptible dans le roman est ici flagrant (Michelle Pfeiffer n'a pas grand chose à faire) et les incohérences passent encore plus mal à l'écran, en premier lieu le coup de la Gazette, déjà embarrassant dans le bouquin et ici énooooormissime. A cela s'ajoute une écriture bien moins percutante, les protagonistes, attachants à l'origine, devenant sous la caméra de Besson de simples pantins dont on se contrefout du début à la fin.

Plus américain que les américains eux-mêmes, Luc Besson passe totalement à côté de l'amusant décalage de sa situation de départ, multiplie les clichés grossiers sur la France et, histoire d'éviter trop de sous-titres outre-Atlantique, tourne quasiment intégralement son film en anglais, seules quelques phrases anodines étant débitées dans la langue de Molière par des français parlant étrangement bien l'anglais, surtout pour un village de Normandie en 1996.

Sans trop se fouler, le cinéaste accouche d'un film mou, peu palpitant, rarement drôle, tentant maladroitement de réveiller son audience dans une dernière bobine censée être spectaculaire et décalée mais s'avérant finalement plus con et raplapla que jubilatoire.
Gand-Alf
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le 1 déc. 2014

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Gand-Alf

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